Glasten et Windhook (Waikiki x Arogno), qui est un hanovrien de 22 ans. appartenant à la Famille Thill. Windhook profite de sa retraite bien méritée chez Glasten.  

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GLASTEN KRAPELS

Dans la vie comme dans la selle, Glasten a vécu des hauts et des bas, mais il n’a jamais abandonné. Peut-être grâce à la règle toute simple que ses parents lui ont inculquée : essaie deux fois par toi-même avant de demander de l’aide et apprend à faire seul. 

« Tout au long de ma carrière sportive, de nombreuses personnes m’ont aidé. Ce que j’ai appris, c’est qu’on ne s’en sort pas tout seul. Il est primordial de s’entourer, soi et son cheval, d’une bonne équipe : le vétérinaire, le maréchal-ferrant, les coachs, le kiné, et les grooms pour les chevaux. J’ai toujours pu compter sur le soutien de mes parents pour les entraînements et les concours, et j’ai aussi eu de très bons coachs comme Coby. Quand j’étais plus jeune, je pensais pouvoir m’en sortir tout seul, mais Coby m’a appris que ce n’était pas toujours possible. Le plus important c’est d’être entouré par une bonne équipe. » 

Un avenir plein de rêves 
Glasten est très présent sur les réseaux sociaux où il partage sa vie avec les chevaux.  

« Je reçois des messages d’abonnés qui me disent que je leur donne le sourire et que je les aide à se lancer et à débuter l’équitation. Ça me fait plaisir d’inspirer d’autres personnes. Tous les jours, je me lève en me disant que j’ai une chance inouïe de faire ce que j’aime. » 

De bien des manières, Glasten vit la vie dont il a toujours rêvé. Dans ce contexte, quel est son prochain objectif ? « J’ai un tout grand rêve : participer aux Jeux paralympiques, et rentrer avec une médaille ». 

Pour ce faire, il devra passer beaucoup de temps aux écuries et en selle, et pour Glasten, il est essentiel de s’entraîner tous les jours. Même si ce rêve paralympique se réalise, il n’arrêtera probablement pas pour autant de monter à cheval et de se fixer de nouveaux objectifs toujours plus ambitieux. 

« C’est ce qui est génial avec les chevaux. On n’a jamais fini, on peut toujours s’améliorer. On peut toujours en apprendre davantage sur les chevaux et la manière de les travailler. Je pensais que j’avais tout appris quand j’étais plus jeune, mais je sais à présent que j’aurai encore énormément à apprendre au cours des années à venir. J’aime aussi aider les jeunes cavaliers à atteindre les rêves que j’avais à leur âge. Dès que j’atteins un objectif, j’en trouve un autre. Ça fait de moi qui je suis. »

Le rêve se réalisait, encore une fois, avec cette autre pré-sélection paralympique. Malheureusement, une fois de plus, une blessure a réduit cet espoir à néant. Cette fois, ce n’est pas le cheval, mais bien Glasten qui s’est blessé. 

« J’ai eu un gros accident avec un cheval. Je suis tombé et je me suis cassé la jambe en deux endroits. J’ai mis longtemps avant de récupérer complètement. J’ai été cloué au lit pendant huit semaines, et il m’a fallu trois ou quatre mois pour marcher à nouveau. 10 à 14 semaines plus tard, j’ai essayé de remonter à cheval, mais mes jambes étaient trop faibles. J’ai essayé d’être sélectionné pour Rio, mais je n’étais ni assez bon ni assez en forme. » 

La famille Thill avait un autre cheval à proposer à Glasten, et, cette fois, il y eu un déclic.  

« C’est sur Windhook que j’ai retrouvé les sensations que j’avais sur mon premier cheval, Matador. Ce fut un moment spécial, de remonter sur un si grand cheval. Quand il trottait, j’avais l’impression de voler, et il n’avait vraiment peur de rien. J’ai accepté de le monter, et on s’est vraiment amusés tous les deux. » 

Après l’avoir sélectionné aux côtés des huit meilleurs cavaliers paralympiques néerlandais pour les Jeux paralympiques de Tokyo, le coach a finalement décidé de ne pas choisir Glasten et Windhook. 

« J’étais extrêmement déçu, évidemment ! Mais après dix ans, j’étais de retour dans l’équipe néerlandaise, et Windhook ainsi que la famille Thill ont de nouveau rendu mes rêves réalisables ! » 

Grâce au soutien dont il bénéficie et à son travail acharné, Glasten garde les Jeux paralympiques comme ambition première. 

« J’espère recommencer les concours à la fin de l’année, et pouvoir réaliser mes rêves, faire à nouveau partie de l’équipe et voir où ça nous mène. Je cherche à présent un nouveau cheval pour poursuivre ces rêves et atteindre mes objectifs. » 

« On ne s’en sort pas tout seul » 
L’histoire de Glasten montre qu’il ne faut jamais rien laisser s’interposer entre soi et ses rêves. Grandir sans mains, noir, adopté et homosexuel n’a vraiment pas été facile, surtout qu’en tant qu’adolescent, on veut généralement se fondre dans la masse. Mais Glasten n’a jamais voulu se fondre dans la masse. 

« Je suis Glasten, et je suis spécial. Je suis unique sur Terre. Vous devez m’accepter comme je suis, et si vous ne m’aimez pas, ce n’est pas grave. Ça n’a jamais été facile pour moi. Je suis petit, je suis adopté, je souffre d’un handicap et je suis gay. Entre mes 12 et mes 18 ans, beaucoup de choses se sont passées, ça n’a pas été facile à gérer, mais les chevaux ne m’ont jamais jugé. Je peux être moi-même, les chevaux s’en fichent. J’ai toujours pensé que j’étais doué dans ce que je faisais, ça me rend fort au niveau personnel et au niveau sportif. » 

Le handicap n’a jamais freiné Glasten. Rien ne l’a jamais freiné, d’ailleurs. « Le chemin a été long, et j’ai vécu beaucoup d’aventures dans ma carrière ces 17 dernières années. Mais ça a fait de moi la personne que je suis aujourd’hui. L’équitation est ma passion et mon rêve. C’est important pour moi de montrer aux autres ce qu’on peut faire avec un handicap - et de montrer qu’on peut faire ce qu’on veut, tant qu’on travaille dur. » 

Même si la vie a parfois été difficile, Glasten est toujours resté positif et contre toute attente, il a accompli énormément de choses . Il a réalisé ce qu’il pensait presque impossible quand il était jeune et qu’il doutait de lui et de ses choix de vie – et que d’autres doutaient de lui aussi.  

« Grandir n’a pas toujours été facile, parfois je n’étais pas content de moi, mais j’ai toujours essayé de devenir une meilleure version de moi-même. Je suis très fier de ce que j’ai accompli jusqu’ici. J’ai fait beaucoup dans ce sport - et qui aurait dit qu’une personne souffrant de handicap deviendrait un jour un mannequin pour la ligne équestre de Tommy Hilfiger ! » 

Le superbe hongre bai Cilian O'Pardi (Sandreo x Ferro) est la propriété d’Ynes Hendriks. Il s'agit d'un cheval de race KWPN et Glasten a le plaisir de s'entraîner avec lui depuis plus d’un an.  

« Ça n’a pas été facile du tout! J’étais un petit mec avec de petits bras, et tous ces grands chevaux étaient très puissants. On a cherché pendant longtemps. Tout d’un coup, j’en ai trouvé un, et j’ai su que c’était le bon ! J’ai appelé le propriétaire et demandé à l’essayer. J’avais envie d’aller le voir tout de suite. »

Ce cheval était bien le bon, et il l’a su tout de suite. Une semaine plus tard environ, Matador est devenu le premier cheval de Glasten, et l’aventure a commencé. Ils ont construit un lien extraordinaire entre eux, une alchimie incomparable. Matador, aujourd’hui âgé de 23 ans, vit toujours chez Glasten - avec quelque poils blancs en plus et quelques dents en moins.

« Matador m’a permis de réaliser mes rêves. C’est avec lui que tout a commencé. Je n’aurais pas aussi bien réussi sans lui, et je ne serais pas non plus la personne ni le cavalier que je suis aujourd’hui. »

Des poneys aux Jeux paralympiques
Pendant les années qui ont suivi, Glasten et Matador ont enchainé les concours, mais ce n’était pas toujours simple.

« C’était un bon cheval même s’il n’était pas toujours facile à monter. Mais il a fait de moi un meilleur cavalier. Il m’a tant appris ! Parfois, il était fou en concours : il avait peur de la musique, des personnes en bord de piste, et il devenait dingue quand les gens applaudissaient. Quand j’étais jeune, tous mes chevaux étaient très sensibles et parfois un peu fous en concours. Je n’ai pas de mains, je suis très petit et, à l’époque, je n’avais pas beaucoup de force – parfois, je me disais ‘Mais pourquoi est-ce que je fais ça?’»

Mais Glasten y est arrivé. Il a monté des chevaux difficiles et en est devenu un meilleur cavalier. Le couple a vécu des aventures incroyables dont la plupart des cavaliers, avec ou sans mains, ne peuvent que rêver.

« J’ai eu des années incroyables avec Matador même s’il était très sensible. J’ai été deux fois champion des Pays-Bas, j’ai fait mes premiers championnats d’Europe à 17 ans dans la catégorie senior, et mon premier championnat du monde à 18 ans, aussi en senior. »

En 2010, ils ont participé aux championnats du monde à Kentucky, et le coach néerlandais a dit à Glasten que ce serait un bon objectif de terminer dans le top 10. Il s’est classé quatrième, et le couple fut sélectionné pour les Jeux paralympiques de Londres. Malheureusement, son cheval s’est blessé.

« Lorsqu’on est rentrés des championnats du monde, Matador s’est blessé et on a dû mettre un terme à sa carrière sportive. Ce fut un coup dur vu qu’on était sélectionnés pour les jeux paralympiques, mais ce n’était tout simplement plus possible de continuer. »

Une deuxième chance au sommet
Que faire quand on a fait des concours aux quatre coins du monde, et que ce n’est soudainement plus possible?

« À l’époque, je me suis demandé ce que je voulais vraiment faire de ma vie. J’avais 19 ans et j’avais d’autres objectifs qui n’étaient pas liés aux chevaux. Mais d’un autre côté, si je le souhaitais, mes parents étaient d’accord pour me racheter un cheval, afin que je tente une fois de plus de participer aux Jeux paralympiques de Londres. »

Une nouvelle fois, la recherche du cheval parfait était lancée. Et, à nouveau, la tâche ne fut pas aisée. Pourtant, Lotte Jansen, alors propriétaire des écuries néerlandaises Stal van Silfhout, avait le candidat parfait : un cheval blanc appelé Picasso (Jazz x Volkmar). C’était le cheval rêvé pour notre jeune cavalier, et ils participeront ensemble à de nombreux concours. Malheureusement, à cause de différentes blessures, le couple a dû mettre sa carrière en pause pendant deux ans, puis Glasten s’est remis à la recherche d’un autre compagnon parfait. Abandonner ne fait pas partie de son vocabulaire.

« Un jour, Coby van Baalen m’a appelé et m’a dit qu’elle avait le cheval parfait dans ses écuries. Les propriétaires faisaient partie de la famille luxembourgeoise des Thill, et on a trouvé un accord pour que je puisse monter un cheval pour eux. C’était un vrai cheval de Barbie. J’ai beaucoup travaillé avec Coby et Debora Pijpers
ce qui nous a permis de prendre part à des concours nationaux et internationaux, et nous avons été pré-sélectionnés pour Rio de Janeiro en 2016. »

À propos de Glasten Krapels
Glasten est un cavalier de para-dressage qui monte pour les Pays-Bas. Il fait partie de l’équipe paralympique et est membre de l’équipe nationale depuis l’année dernière. Glasten s’entraîne avec bonheur à Dressuurstal van Baalen et il tient une petite écurie chez lui, à Ingen, avec ses parents. Glasten a fait partie de l’équipe paralympique de l’année dernière avec son cheval Windhook.

En plus de sa carrière sportive, Glasten est un influenceur et un vloggeur actif. Avec la cavalière Esrade de Ruiter, ils ont une chaîne Youtube appelée « Drafgekeurd ». Ils y partagent leur vie de para-cavaliers et montrent qu’on peut vraiment réaliser ses rêves même quand on a un handicap. Via Drafgekeurd et son compte Instagram @glasten.s.krapels, Glasten veut absolument motiver et encourager les autres à réaliser leurs rêves ! Sa devise ? « Reste positif et poursuis tes rêves ».

« Depuis que je suis jeune, mon état d’esprit positif m’a toujours guidé dans la vie. C’est ce qui m’a amené aussi loin. Si on est positif, les choses sont beaucoup plus faciles. »

« Je monte à cheval, j’ai un super boulot, et j’aide les personnes souffrant de handicap à se mettre au sport. » 
Depuis que je suis jeune, mon état d’esprit positif m’a toujours guidé dans la vie. C’est ce qui m’a amené aussi loin. Si on est positif, les choses sont beaucoup plus faciles. 
 Quand j’étais jeune, les gens me disaient de rester réaliste vis-à-vis de mon handicap. Mais mon rêve était de devenir le meilleur cavalier des Pays-Bas. Je voulais être le meilleur et j’ai un très bon feeling avec les chevaux quand je monte. Je veux être un exemple pour les autres !

Glasten Krapels est un cavalier de 33 ans qui monte pour les Pays-bas. Aux écuries, il sait tout faire, ou presque, tout seul.

« Je ne sais pas attacher mon casque ni natter mes chevaux, mais je sais faire tout le reste. Je cure les boxes, je monte sur mes chevaux, je les travaille, je conduis le camion …. Bref, tout ce qui concerne mes chevaux. Je veux tout faire moi-même. C’est ce qui me rend capable de me débrouiller comme je le fais. »

Depuis tout petit, ses parents n’ont cessé de répéter à Glasten qu’en cas de difficulté, que ce soit aux écuries ou dans sa vie personnelle, il devait toujours essayer deux fois seul, avant de demander de l’aide. Ensuite, au besoin, ses parents l’aidaient à trouver un moyen pour lui de réaliser la tâche tout seul.

« Je pense que si je suis aussi positif, aujourd’hui, c’est grâce à mes parents. Ils ont toujours été très gentils avec moi, depuis le jour où ils m’ont adopté au Sri Lanka. Ils ont toujours fait preuve de beaucoup d’amour envers moi, même si je n’avais pas de mains. Ça n’a pas toujours été facile, mais ils m’ont toujours aidé. »

Ses parents l’ont notamment soutenu lorsqu’à 7 ans, il a annoncé qu’il voulait monter à cheval, après avoir vu une épreuve de para-CSO lors du Jumping d’Amsterdam.

« Le cavalier n’avait qu’un seul bras et qu’une seule jambe. Je l’ai vu et j’ai dit à papa que je voulais faire comme ce monsieur. Papa m’a dit que c’était un super objectif, et que si je travaillais dur, je pouvais l’atteindre ».

Personne ne savait alors que Glasten allait bel et bien réaliser ce rêve et concourir contre les meilleurs cavaliers paralympiques du monde.

Comment tenir les rênes?
En raison de son handicap, Glasten et sa famille ont dû trouver un centre équestre capable d’encadrer un tel élève.

« Apprendre à tenir les rênes, et à gérer un cheval en général, n’était pas chose facile à cause de mon handicap. Je me suis inscrit dans un centre équestre à Amsterdam, et le moniteur m’a fait comprendre que je pouvais tout à fait placer les rênes derrière mes coudes, c’était une super astuce. De cette manière, j’ai pu tenir les rênes, monter et gérer le cheval sans trop de problèmes. »

Pendant quelques années, Glasten s’est contenté de monter en club. Mais, à 12 ans, il a commencé à vouloir plus. Aller aux écuries une ou deux fois par semaine ne lui suffisait plus.

« Je voulais aller en concours, m’améliorer. Je voulais absolument devenir un bon cavalier, passionné et avec un bon feeling. On a alors cherché d’autres clubs et j’ai contacté un ami qui possède de petites écuries aux Pays-Bas. Là-bas, j’ai pu monter trois poneys, voire plus si j’en avais envie, trois ou quatre fois par semaine. »

Voilà comment la compétition a démarré pour Glasten. Au programme, beaucoup d’entraînements et de travail acharné. Mais Glasten en voulait toujours plus.

« Quand j’ai eu 15 ans environ, mes parents m’ont dit qu’ils pensaient que je me débrouillais bien avec les poneys et qu’ils voulaient m’acheter un cheval. Un vrai rêve d’enfant. »

La plupart des propriétaires de chevaux savent que trouver la monture parfaite n’est pas chose aisée - évidemment, c’est encore plus compliqué quand le cheval doit pouvoir être monté par un cavalier paralympique, sans mains et avec de petits bras  

Par Cæcilie Kallehave Jensen
Photos: Michelle Ijzerman, Nikki Geraedts & privat

Personne n’a dit que l’équitation était un sport facile. Mais imaginez-vous travailler avec des chevaux et monter sans avoir de mains. Ça n’a pas l’air simple, et pourtant, Glasten Krapels, cavalier paralympique néerlandais, le fait tous les jours.

«Je veux être un exemple pour les autres» 

Glasten Krapels,
cavalier paralympique :

G

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GLASTEN KRAPELS

«Je veux être un exemple pour les autres» 

Glasten et Windhook (Waikiki x Arogno), qui est un hanovrien de 22 ans. appartenant à la Famille Thill. Windhook profite de sa retraite bien méritée chez Glasten.  

« Je monte à cheval, j’ai un super boulot, et j’aide les personnes souffrant de handicap à se mettre au sport. » 

Dans la vie comme dans la selle, Glasten a vécu des hauts et des bas, mais il n’a jamais abandonné. Peut-être grâce à la règle toute simple que ses parents lui ont inculquée : essaie deux fois par toi-même avant de demander de l’aide et apprend à faire seul. 

« Tout au long de ma carrière sportive, de nombreuses personnes m’ont aidé. Ce que j’ai appris, c’est qu’on ne s’en sort pas tout seul. Il est primordial de s’entourer, soi et son cheval, d’une bonne équipe : le vétérinaire, le maréchal-ferrant, les coachs, le kiné, et les grooms pour les chevaux. J’ai toujours pu compter sur le soutien de mes parents pour les entraînements et les concours, et j’ai aussi eu de très bons coachs comme Coby. Quand j’étais plus jeune, je pensais pouvoir m’en sortir tout seul, mais Coby m’a appris que ce n’était pas toujours possible. Le plus important c’est d’être entouré par une bonne équipe. » 

Un avenir plein de rêves 
Glasten est très présent sur les réseaux sociaux où il partage sa vie avec les chevaux.  

« Je reçois des messages d’abonnés qui me disent que je leur donne le sourire et que je les aide à se lancer et à débuter l’équitation. Ça me fait plaisir d’inspirer d’autres personnes. Tous les jours, je me lève en me disant que j’ai une chance inouïe de faire ce que j’aime. » 

De bien des manières, Glasten vit la vie dont il a toujours rêvé. Dans ce contexte, quel est son prochain objectif ? « J’ai un tout grand rêve : participer aux Jeux paralympiques, et rentrer avec une médaille ». 

Pour ce faire, il devra passer beaucoup de temps aux écuries et en selle, et pour Glasten, il est essentiel de s’entraîner tous les jours. Même si ce rêve paralympique se réalise, il n’arrêtera probablement pas pour autant de monter à cheval et de se fixer de nouveaux objectifs toujours plus ambitieux. 

« C’est ce qui est génial avec les chevaux. On n’a jamais fini, on peut toujours s’améliorer. On peut toujours en apprendre davantage sur les chevaux et la manière de les travailler. Je pensais que j’avais tout appris quand j’étais plus jeune, mais je sais à présent que j’aurai encore énormément à apprendre au cours des années à venir. J’aime aussi aider les jeunes cavaliers à atteindre les rêves que j’avais à leur âge. Dès que j’atteins un objectif, j’en trouve un autre. Ça fait de moi qui je suis. »

Le rêve se réalisait, encore une fois, avec cette autre pré-sélection paralympique. Malheureusement, une fois de plus, une blessure a réduit cet espoir à néant. Cette fois, ce n’est pas le cheval, mais bien Glasten qui s’est blessé. 

« J’ai eu un gros accident avec un cheval. Je suis tombé et je me suis cassé la jambe en deux endroits. J’ai mis longtemps avant de récupérer complètement. J’ai été cloué au lit pendant huit semaines, et il m’a fallu trois ou quatre mois pour marcher à nouveau. 10 à 14 semaines plus tard, j’ai essayé de remonter à cheval, mais mes jambes étaient trop faibles. J’ai essayé d’être sélectionné pour Rio, mais je n’étais ni assez bon ni assez en forme. » 

La famille Thill avait un autre cheval à proposer à Glasten, et, cette fois, il y eu un déclic.  

« C’est sur Windhook que j’ai retrouvé les sensations que j’avais sur mon premier cheval, Matador. Ce fut un moment spécial, de remonter sur un si grand cheval. Quand il trottait, j’avais l’impression de voler, et il n’avait vraiment peur de rien. J’ai accepté de le monter, et on s’est vraiment amusés tous les deux. » 

Après l’avoir sélectionné aux côtés des huit meilleurs cavaliers paralympiques néerlandais pour les Jeux paralympiques de Tokyo, le coach a finalement décidé de ne pas choisir Glasten et Windhook. 

« J’étais extrêmement déçu, évidemment ! Mais après dix ans, j’étais de retour dans l’équipe néerlandaise, et Windhook ainsi que la famille Thill ont de nouveau rendu mes rêves réalisables ! » 

Grâce au soutien dont il bénéficie et à son travail acharné, Glasten garde les Jeux paralympiques comme ambition première. 

« J’espère recommencer les concours à la fin de l’année, et pouvoir réaliser mes rêves, faire à nouveau partie de l’équipe et voir où ça nous mène. Je cherche à présent un nouveau cheval pour poursuivre ces rêves et atteindre mes objectifs. » 

« On ne s’en sort pas tout seul » 
L’histoire de Glasten montre qu’il ne faut jamais rien laisser s’interposer entre soi et ses rêves. Grandir sans mains, noir, adopté et homosexuel n’a vraiment pas été facile, surtout qu’en tant qu’adolescent, on veut généralement se fondre dans la masse. Mais Glasten n’a jamais voulu se fondre dans la masse. 

« Je suis Glasten, et je suis spécial. Je suis unique sur Terre. Vous devez m’accepter comme je suis, et si vous ne m’aimez pas, ce n’est pas grave. Ça n’a jamais été facile pour moi. Je suis petit, je suis adopté, je souffre d’un handicap et je suis gay. Entre mes 12 et mes 18 ans, beaucoup de choses se sont passées, ça n’a pas été facile à gérer, mais les chevaux ne m’ont jamais jugé. Je peux être moi-même, les chevaux s’en fichent. J’ai toujours pensé que j’étais doué dans ce que je faisais, ça me rend fort au niveau personnel et au niveau sportif. » 

Le handicap n’a jamais freiné Glasten. Rien ne l’a jamais freiné, d’ailleurs. « Le chemin a été long, et j’ai vécu beaucoup d’aventures dans ma carrière ces 17 dernières années. Mais ça a fait de moi la personne que je suis aujourd’hui. L’équitation est ma passion et mon rêve. C’est important pour moi de montrer aux autres ce qu’on peut faire avec un handicap - et de montrer qu’on peut faire ce qu’on veut, tant qu’on travaille dur. » 

Même si la vie a parfois été difficile, Glasten est toujours resté positif et contre toute attente, il a accompli énormément de choses . Il a réalisé ce qu’il pensait presque impossible quand il était jeune et qu’il doutait de lui et de ses choix de vie – et que d’autres doutaient de lui aussi.  

« Grandir n’a pas toujours été facile, parfois je n’étais pas content de moi, mais j’ai toujours essayé de devenir une meilleure version de moi-même. Je suis très fier de ce que j’ai accompli jusqu’ici. J’ai fait beaucoup dans ce sport - et qui aurait dit qu’une personne souffrant de handicap deviendrait un jour un mannequin pour la ligne équestre de Tommy Hilfiger ! » 

Le superbe hongre bai Cilian O'Pardi (Sandreo x Ferro) est la propriété d’Ynes Hendriks. Il s'agit d'un cheval de race KWPN et Glasten a le plaisir de s'entraîner avec lui depuis plus d’un an.  

Depuis que je suis jeune, mon état d’esprit positif m’a toujours guidé dans la vie. C’est ce qui m’a amené aussi loin. Si on est positif, les choses sont beaucoup plus faciles. 

« Ça n’a pas été facile du tout! J’étais un petit mec avec de petits bras, et tous ces grands chevaux étaient très puissants. On a cherché pendant longtemps. Tout d’un coup, j’en ai trouvé un, et j’ai su que c’était le bon ! J’ai appelé le propriétaire et demandé à l’essayer. J’avais envie d’aller le voir tout de suite. »

Ce cheval était bien le bon, et il l’a su tout de suite. Une semaine plus tard environ, Matador est devenu le premier cheval de Glasten, et l’aventure a commencé. Ils ont construit un lien extraordinaire entre eux, une alchimie incomparable. Matador, aujourd’hui âgé de 23 ans, vit toujours chez Glasten - avec quelque poils blancs en plus et quelques dents en moins.

« Matador m’a permis de réaliser mes rêves. C’est avec lui que tout a commencé. Je n’aurais pas aussi bien réussi sans lui, et je ne serais pas non plus la personne ni le cavalier que je suis aujourd’hui. »

Des poneys aux Jeux paralympiques
Pendant les années qui ont suivi, Glasten et Matador ont enchainé les concours, mais ce n’était pas toujours simple.

« C’était un bon cheval même s’il n’était pas toujours facile à monter. Mais il a fait de moi un meilleur cavalier. Il m’a tant appris ! Parfois, il était fou en concours : il avait peur de la musique, des personnes en bord de piste, et il devenait dingue quand les gens applaudissaient. Quand j’étais jeune, tous mes chevaux étaient très sensibles et parfois un peu fous en concours. Je n’ai pas de mains, je suis très petit et, à l’époque, je n’avais pas beaucoup de force – parfois, je me disais ‘Mais pourquoi est-ce que je fais ça?’»

Mais Glasten y est arrivé. Il a monté des chevaux difficiles et en est devenu un meilleur cavalier. Le couple a vécu des aventures incroyables dont la plupart des cavaliers, avec ou sans mains, ne peuvent que rêver.

« J’ai eu des années incroyables avec Matador même s’il était très sensible. J’ai été deux fois champion des Pays-Bas, j’ai fait mes premiers championnats d’Europe à 17 ans dans la catégorie senior, et mon premier championnat du monde à 18 ans, aussi en senior. »

En 2010, ils ont participé aux championnats du monde à Kentucky, et le coach néerlandais a dit à Glasten que ce serait un bon objectif de terminer dans le top 10. Il s’est classé quatrième, et le couple fut sélectionné pour les Jeux paralympiques de Londres. Malheureusement, son cheval s’est blessé.

« Lorsqu’on est rentrés des championnats du monde, Matador s’est blessé et on a dû mettre un terme à sa carrière sportive. Ce fut un coup dur vu qu’on était sélectionnés pour les jeux paralympiques, mais ce n’était tout simplement plus possible de continuer. »

Une deuxième chance au sommet
Que faire quand on a fait des concours aux quatre coins du monde, et que ce n’est soudainement plus possible?

« À l’époque, je me suis demandé ce que je voulais vraiment faire de ma vie. J’avais 19 ans et j’avais d’autres objectifs qui n’étaient pas liés aux chevaux. Mais d’un autre côté, si je le souhaitais, mes parents étaient d’accord pour me racheter un cheval, afin que je tente une fois de plus de participer aux Jeux paralympiques de Londres. »

Une nouvelle fois, la recherche du cheval parfait était lancée. Et, à nouveau, la tâche ne fut pas aisée. Pourtant, Lotte Jansen, alors propriétaire des écuries néerlandaises Stal van Silfhout, avait le candidat parfait : un cheval blanc appelé Picasso (Jazz x Volkmar). C’était le cheval rêvé pour notre jeune cavalier, et ils participeront ensemble à de nombreux concours. Malheureusement, à cause de différentes blessures, le couple a dû mettre sa carrière en pause pendant deux ans, puis Glasten s’est remis à la recherche d’un autre compagnon parfait. Abandonner ne fait pas partie de son vocabulaire.

« Un jour, Coby van Baalen m’a appelé et m’a dit qu’elle avait le cheval parfait dans ses écuries. Les propriétaires faisaient partie de la famille luxembourgeoise des Thill, et on a trouvé un accord pour que je puisse monter un cheval pour eux. C’était un vrai cheval de Barbie. J’ai beaucoup travaillé avec Coby et Debora Pijpers
ce qui nous a permis de prendre part à des concours nationaux et internationaux, et nous avons été pré-sélectionnés pour Rio de Janeiro en 2016. »

It has never been easy for me. I am a small boy, and I am adopted, I have a disability, and I am gay.

À propos de Glasten Krapels
Glasten est un cavalier de para-dressage qui monte pour les Pays-Bas. Il fait partie de l’équipe paralympique et est membre de l’équipe nationale depuis l’année dernière. Glasten s’entraîne avec bonheur à Dressuurstal van Baalen et il tient une petite écurie chez lui, à Ingen, avec ses parents. Glasten a fait partie de l’équipe paralympique de l’année dernière avec son cheval Windhook.

En plus de sa carrière sportive, Glasten est un influenceur et un vloggeur actif. Avec la cavalière Esrade de Ruiter, ils ont une chaîne Youtube appelée « Drafgekeurd ». Ils y partagent leur vie de para-cavaliers et montrent qu’on peut vraiment réaliser ses rêves même quand on a un handicap. Via Drafgekeurd et son compte Instagram @glasten.s.krapels, Glasten veut absolument motiver et encourager les autres à réaliser leurs rêves ! Sa devise ? « Reste positif et poursuis tes rêves ».

« Depuis que je suis jeune, mon état d’esprit positif m’a toujours guidé dans la vie. C’est ce qui m’a amené aussi loin. Si on est positif, les choses sont beaucoup plus faciles. »

Glasten Krapels est un cavalier de 33 ans qui monte pour les Pays-bas. Aux écuries, il sait tout faire, ou presque, tout seul.

« Je ne sais pas attacher mon casque ni natter mes chevaux, mais je sais faire tout le reste. Je cure les boxes, je monte sur mes chevaux, je les travaille, je conduis le camion …. Bref, tout ce qui concerne mes chevaux. Je veux tout faire moi-même. C’est ce qui me rend capable de me débrouiller comme je le fais. »

Depuis tout petit, ses parents n’ont cessé de répéter à Glasten qu’en cas de difficulté, que ce soit aux écuries ou dans sa vie personnelle, il devait toujours essayer deux fois seul, avant de demander de l’aide. Ensuite, au besoin, ses parents l’aidaient à trouver un moyen pour lui de réaliser la tâche tout seul.

« Je pense que si je suis aussi positif, aujourd’hui, c’est grâce à mes parents. Ils ont toujours été très gentils avec moi, depuis le jour où ils m’ont adopté au Sri Lanka. Ils ont toujours fait preuve de beaucoup d’amour envers moi, même si je n’avais pas de mains. Ça n’a pas toujours été facile, mais ils m’ont toujours aidé. »

Ses parents l’ont notamment soutenu lorsqu’à 7 ans, il a annoncé qu’il voulait monter à cheval, après avoir vu une épreuve de para-CSO lors du Jumping d’Amsterdam.

« Le cavalier n’avait qu’un seul bras et qu’une seule jambe. Je l’ai vu et j’ai dit à papa que je voulais faire comme ce monsieur. Papa m’a dit que c’était un super objectif, et que si je travaillais dur, je pouvais l’atteindre ».

Personne ne savait alors que Glasten allait bel et bien réaliser ce rêve et concourir contre les meilleurs cavaliers paralympiques du monde.

Comment tenir les rênes?
En raison de son handicap, Glasten et sa famille ont dû trouver un centre équestre capable d’encadrer un tel élève.

« Apprendre à tenir les rênes, et à gérer un cheval en général, n’était pas chose facile à cause de mon handicap. Je me suis inscrit dans un centre équestre à Amsterdam, et le moniteur m’a fait comprendre que je pouvais tout à fait placer les rênes derrière mes coudes, c’était une super astuce. De cette manière, j’ai pu tenir les rênes, monter et gérer le cheval sans trop de problèmes. »

Pendant quelques années, Glasten s’est contenté de monter en club. Mais, à 12 ans, il a commencé à vouloir plus. Aller aux écuries une ou deux fois par semaine ne lui suffisait plus.

« Je voulais aller en concours, m’améliorer. Je voulais absolument devenir un bon cavalier, passionné et avec un bon feeling. On a alors cherché d’autres clubs et j’ai contacté un ami qui possède de petites écuries aux Pays-Bas. Là-bas, j’ai pu monter trois poneys, voire plus si j’en avais envie, trois ou quatre fois par semaine. »

Voilà comment la compétition a démarré pour Glasten. Au programme, beaucoup d’entraînements et de travail acharné. Mais Glasten en voulait toujours plus.

« Quand j’ai eu 15 ans environ, mes parents m’ont dit qu’ils pensaient que je me débrouillais bien avec les poneys et qu’ils voulaient m’acheter un cheval. Un vrai rêve d’enfant. »

La plupart des propriétaires de chevaux savent que trouver la monture parfaite n’est pas chose aisée - évidemment, c’est encore plus compliqué quand le cheval doit pouvoir être monté par un cavalier paralympique, sans mains et avec de petits bras  

Par Cæcilie Kallehave Jensen
Photos: Michelle Ijzerman, Nikki Geraedts & privat

Glasten Krapels,
cavalier paralympique :

Personne n’a dit que l’équitation était un sport facile. Mais imaginez-vous travailler avec des chevaux et monter sans avoir de mains. Ça n’a pas l’air simple, et pourtant, Glasten Krapels, cavalier paralympique néerlandais, le fait tous les jours.

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