TROOPER
Comme la plupart des chevaux sauvés à Hugo’s Home Farm, Trooper a une incroyable histoire à raconter.
En 2019, quelqu’un a appelé la police après avoir trouvé un poney attaché à un arbre, sans eau ni nourriture. Personne ne savait quoi en faire, donc il a été accueilli dans un refuge pour chiens pendant neuf jours. Trooper, qui s’appelait Nano à l’époque, était borgne, il avait une jambe cassée et n’avait que la peau sur les os. Pas vraiment le profil idéal pour une adoption…. Surtout vu les factures vétérinaires qui se présentaient. Mais ça n’a pas fait peur à Colin Brown. Il a spontanément fait le trajet (de six heures !) pour aller chercher ce pauvre poney de 25 ans, qui ne pesait que 78 kg. D’après le vétérinaire, sa jambe était cassée depuis plus de deux ans. En dépit des 75% de chance de s’en sortir après l’opération et des coûts estimés à 4 000 euros, Colin a tout de même décidé de lever les fonds nécessaires pour sauver Trooper. Les vétérinaires ont réparé sa jambe cassée à l’aide de broches en métal, et il lui a fallu presque un an pour guérir complètement.
La persévérance de Trooper a payé : aujourd’hui, il vit encore chez Colin, et finira ses jours dans ce havre de paix.
TROOPER A ÉTÉ TROUVÉ ATTACHÉ À UN ARBRE, JUSTE LA PEAU SUR LES OS ET AVEC UNE JAMBE CASSÉE À DEUX ENDROITS.

L’OPÉRATION LUI A COUTÉ 4.000€.

PHOTO PRISE PAR LA POLICE Á LA DECOUVERTE DE TROOPER.

TROOPER A MAINTENANT PLUS DE 20 ANS ET IL VIT SA MEILLEURE VIE AVEC COLIN.

Soutenir les pensionnaires du Hugo’s Home Farm :
Série télévisée “Bargain Loving Brits in the sun” – Dernière saison sortie en mai
Facebook : Hugos Home Farm
Site Internet : hugoshomefarm.com
Cabarets de Benidorm



Comme Colin nous l’explique, gérer un cheval en Espagne ou dans le nord de l’Europe, ce n’est pas la même chose. En Espagne, les chevaux vivent en général au box et, la plupart du temps, sans accès à aux paddocks. Les propriétaires n’ont pas nécessairement de mauvaises intentions, mais les traditions et perceptions liées aux chevaux sont différentes des autres régions du monde.
Le climat est également un facteur clé. Si les chevaux restent dehors, il est primordial de leur offrir des zones ombragées et de leur donner du foin en complément. La plupart du temps, l’herbe est rare, surtout là où vit Colin, dans le sud-est de l’Espagne.

Benidorm, destination touristique populaire depuis les années 1925, est une ville située dans la province d’Alicante, sur la côte est de l’Espagne, au large de la Méditerranée. On y trouve le plus grand hôtel d’Europe, et de nombreux touristes s’y rendent chaque année, surtout en période estivale. Benidorm est devenue la capitale de la fête de la Costa Blanca – elle offre un large éventail d’activités et de gastronomie qui conviennent à tous les goûts. Cette ville représente donc un centre névralgique pour les drag-queens et autres artistes.



Adopter un cheval
Grâce à tout ce travail caritatif, Colin a déjà sauvé 51 chevaux en l’espace de cinq ans. Le sanctuaire est labellisé, de telle sorte qu’il peut accueillir un maximum de neuf équidés à la fois, ânes compris. Cela signifie qu’ils doivent faire adopter un cheval avant de pouvoir en accueillir un autre.
À ce jour, 32 équidés ont été adoptés au Royaume-Uni. Colin a beaucoup de connaissances là-bas, qui identifient pour lui les adoptants qui conviennent le mieux aux animaux recueillis. Ensuite, il évalue si le cheval est capable, physiquement et mentalement, de faire le long trajet jusqu’en Grande-Bretagne. « Ils y ont une meilleure vie : il y a plus de prairies où ils peuvent galoper et manger de l’herbe toute la journée. Beaucoup de chevaux qu’on envoie là-bas n’ont jamais vu un brin d’herbe de leur vie ! »
Transporter un cheval jusqu’au Royaume-Uni coûte un peu plus de 2000 euros, mais quand Colin transporte un animal vers ce pays, il ne fait jamais payer les adoptants. Il n’y a ni frais d’adoption, ni remboursement des passeports, vaccins ou coûts de transport. Il explique :
« La majorité de nos chevaux ont été abandonnés pour des raisons spécifiques : ils sont âgés, ou alors ils ont des soucis dans les membres ou des problèmes de dos. Bref, personne au Royaume-Uni ne paiera 2000 euros pour un cheval inutilisable. Voilà pourquoi je lève les fonds moi-même et je les envoie à mes frais. »
En plus de ses efforts inlassables visant à garantir une longue et heureuse vie aux chevaux, Colin a mis en place un système de contrats vis-à-vis des adoptants. Ce document stipule que si les adoptants ne sont plus capables de bien s’occuper d’un animal, ils doivent le renvoyer chez un ami de Colin qui habite à Cambridge. À partir de là, Colin se charge de leur trouver une nouvelle famille. « C’est pour éviter que les adoptants ne donnent les animaux à leur tour, ou qu’ils les vendent – je ne veux pas que ces chevaux retombent entre de mauvaises mains. C’est vraiment ce qu’on veut éviter mais, heureusement, ça ne s’est jamais passé. »
Colin se rend bien compte que les adoptants, comme tous les propriétaires de chevaux, doivent assumer des coûts non-négligeables liés à la gestion quotidienne de ces animaux, et ce pendant des années. Parmi les 51 chevaux sauvés, trois seulement étaient montables. Colin sait que peu de gens sont prêts à assumer de telles responsabilités, c’est pourquoi il utilise sa popularité et sa carrière de drag-queen pour lever les fonds nécessaires à l’adoption des chevaux qu’il recueille.
Projets d’avenir
« Plus on est de fous, plus on rit » - Colin et Sebastian ont beaucoup d’ambition quant à l’avenir de leur sanctuaire. Aujourd’hui, ils essaient de lever 90 000 euros pour acquérir plus de terres et agrandir le refuge. En effet, ils veulent créer plus de paddocks afin de pouvoir accueillir encore plus de chevaux dans le besoin. Leur but ultime est clair : « Faire pousser de l’herbe pour en faire profiter nos chevaux et nos autres animaux, ce serait le rêve. »
Pour leur permettre de réaliser ce rêve, ils sont temporairement mis en pause le projet d’adoption de leurs animaux. En effet, les fonds qui auraient, en temps normal, été utilisés pour transporter ces chevaux sont aujourd’hui consacrés à l’expansion du site.
« L’année dernière, j’ai envoyé deux ânes et deux chevaux au Royaume-Uni. J’ai payé presque 9 000 euros en tout. Maintenant, je préfère que ces 9 000 euros soient investis dans l’achat de terres pour pouvoir agrandir le sanctuaire. L’inconvénient, c’est qu’on doit refuser beaucoup de chevaux – parfois, la police nous appelle après avoir trouvé un cheval abandonné, mais on ne peut malheureusement rien faire. »
Colin ajoute que s’il tombait sur un cheval vraiment en détresse, il lèverait bien évidement des fonds pour le mettre en pension ailleurs. Il est tout à fait incapable de laisser un cheval dans le besoin, et il fera tout ce qui est en son pouvoir pour le sauver d’une situation précaire.
Nous avons hâte de découvrir le sanctuaire agrandi : les chevaux et les ânes auront accès à plus de paddocks et, qui sait, Colin arrivera peut-être à faire des miracles et à faire pousser de l’herbe. En effet, pour lui, rien n’est impossible, c’est d’ailleurs un véritable modèle pour nous tous. Nous recommandons à chacun et chacune de soutenir cette belle cause dans la mesure du possible. Chaque geste compte et peut faire toute la différence.

Un artiste drag est une personne qui utilise des vêtements et du maquillage pour incarner un personnage dans un but de divertissement. En général, les noms des drags sont originaux et créatifs. Souvent associée à la communauté LGBT+, la discipline est évidemment ouverte à tous.
Chaque artiste a son style en matière de vêtements, de maquillage, de coiffure, de personnalité, d’attitude et de show. Les spectacles drag se composent généralement de performances en play-back, de chansons live ou encore de danse, et ont été popularisés grâce à l’émission télévisée RuPaul’s Drag Race.
La Drag-Queen – Miss Coco Chanel
Miss Coco Chanel, véritable icône dans son milieu, est bien différente de Colin Brown, de tempérament très calme. Ils n’ont pas du tout la même apparence, et pourtant ils ont la même passion pour les chevaux et pour le refuge. Colin utilise sa popularité d’artiste pour lever des fonds destinés à payer les frais colossaux d’hébergement, d’alimentation et de soins des chevaux – toutes ces dépenses représentent des milliers d’euros tous les mois.
Colin n’a pas atterri dans le monde des drag-queens par hasard – il a suivi une formation de danseur lorsqu’il vivait au Royaume-Uni, puis quand il a constaté que le drag pouvait lui permettre de gagner plus d’argent, il s’est dit : « Je vais apprendre à me maquiller et à enfiler une perruque et un costume ».
Voilà comment, il y a douze ans, il s’est retrouvé à Benidorm. Il a déménagé pour pouvoir vivre de son nouveau métier. Ça a fonctionné si rapidement que Colin a fini par travailler sept nuits par semaine.
Comme on peut l’imaginer, qui dit travail de nuit dit aussi fêtes et alcool, et ce fut aussi le cas pour Colin. Mais il a vite compris qu’il avait besoin d’autre chose.
Hugo’s Home Farm
Par l’intermédiaire d’un ami qui travaillait au sein du centre équestre local, Colin a appris qu’un cheval y vivait enfermé jour et nuit sans que son propriétaire ne vienne jamais le voir. Cette nouvelle a réveillé son âme charitable, lui qui était alors lassé de toutes ces fêtes. Il a rencontré le propriétaire en question, qui était prêt à vendre son cheval et, peu après, Colin a accueilli son tout premier pensionnaire. Mais cet étalon prénommé Orty n’était malheureusement pas le seul cheval négligé de la région touristique de Benidorm.
« Dans de nombreux clubs, il n’y a pas de prairies, les chevaux restent au box 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Les propriétaires viennent seulement les monter de temps en temps, ou les lâcher brièvement dans un paddock en sable », explique Colin.
C’est ainsi que Colin a ensuite acheté un deuxième cheval venant du même endroit. Cette fois, il s’agissait d’un étalon blanc de pure race espagnole (PRE). Ce magnifique animal faisait partie d’un cirque, mais, en raison d’une loi récemment entrée en vigueur et limitant le nombre de chevaux utilisables dans ce contexte, il s’était retrouvé, lui aussi, enfermé dans un box. Colin ne pouvait tolérer cela, et a donc décidé de le racheter : « J’ai dû payer 4 500 euros pour le récupérer, mais c’est un cheval incroyable ! »
Une fois les deux chevaux castrés, il était temps pour Colin de continuer sa mission. Quelques mois plus tard, il a reçu un appel concernant deux chevaux attachés à un arbre dans la périphérie de Benidorm. À l’époque, Colin n’avait pas encore son chez-lui, et il a donc dû payer les pensions de tous ces chevaux, plus les trois ou quatre autres qui les ont rejoints par la suite. La facture montait a environ deux mille euros par mois !
Alors qu’il s’impliquait de plus en plus dans tous ces sauvetages, il a rencontré Sebastian, son compagnon actuel. Sebastian possédait quelques terres, et les deux jeunes ont rapidement décidé d’y placer les chevaux. L’idée était bien sûr d’économiser de l’argent, mais aussi de permettre aux chevaux de vivre à l’extérieur. Voilà comment est né le sanctuaire Hugo’s Home Farm.

MISS COCO CHANEL A BEAUCOUP DE LOOKS DIFFÉRENTS.
COLIN, SEBASTIAN ET LEUR FILS DE ONZE ANS BÉNÉFICIENT D'UN RARE TEMPS DE REPOS.
COLIN S’Y CONNAIT EN COIFFURE ET MAQUILLAGE IL EST DRAG QUEEN À BENIDORM, EN ESPAGNE.
L'AMOUR DE COLIN POUR LES ANIMAUX EST INCONDITIONNEL ET IL PASSE LA PLUPART DE SON TEMPS AVEC EUX.

Qui est Colin Brown ?
Né en Écosse, Colin a décidé de fuir le mauvais temps et de s’installer sous le soleil de Benidorm, dans le sud de l’Espagne. Aujourd’hui âgé de 40 ans, il a toujours été intrigué par les chevaux. Mais, comme on le sait, l’équitation est un sport onéreux, donc, à ses débuts, Colin a dû trouver une solution pour passer du temps avec les chevaux : il a travaillé comme palefrenier au sein du centre equestre local. Mais travailler dur n’était pas un problème pour lui, tant qu’il était entouré de chevaux.
Lors de notre entretien, Colin nous a raconté qu’en grandissant, il a vite remarqué que les autres avaient compris sa sexualité avant lui, ce qui l’a poussé à remettre son identité en question.
« Quand j’étais jeune, à 16 ou 17 ans environ, je ne pensais pas trop à ma sexualité, mais beaucoup de gens, surtout des cavaliers plus âgés, me faisaient des remarques à ce sujet ». Cependant, avec l’âge, il a appris à rester fidèle à lui-même sans se soucier de l’avis des autres.
« Concentrez-vous sur vous et ne vous inquiétez pas de ce que les autres pensent ou racontent à votre sujet. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais je pense que j’y accordais trop d’importance quand j’étais jeune. » Colin nous dit en riant : « Aujourd’hui, je me fiche complètement de ce que les autres pensent de moi. »
Vers la fin de son adolescence, Colin a commencé à penser à autre chose qu’aux chevaux. Il nous raconte ce qui a changé dans sa vie quand il a eu 18 ans :
« J’ai fini par découvrir le monde des sorties entre amis, comme c’est le cas de beaucoup de cavaliers, mais je me suis reconnecté aux chevaux en arrivant en Espagne. »
Colin s’est ainsi éloigné des chevaux pendant quelques années, qu’il a passées à travailler et à se découvrir, mais il a rapidement renoué contact avec ces nobles animaux, de manière assez inattendue d’ailleurs.
Par Celine Bønnelykke // Photos: Fournies par Colin Brown
Malgré Tout a eu la chance s’entretenir avec Colin Brown, qui, d’une part, gère un refuge pour chevaux et autres animaux et, de l’autre, mène une carrière de drag-queen dans le sud de l’Espagne. Célèbre dans le monde des drag-queens à l’échelle internationale, Colin, véritable amoureux des chevaux, a décidé d’ouvrir un sanctuaire pour animaux après avoir découvert Chato, un cheval de 29 ans, attaché à un arbre.
Gérant d’un refuge et drag-queen

Comment combiner la gestion d’un refuge et une carrière de drag-queen?

Soutenir les pensionnaires du Hugo’s Home Farm :

Série télévisée “Bargain Loving Brits in the sun” – Dernière saison sortie en mai
Facebook : Hugos Home Farm
Site Internet : hugoshomefarm.com
Cabarets de Benidorm

L’OPÉRATION LUI A COUTÉ 4.000€.
TROOPER A ÉTÉ TROUVÉ ATTACHÉ À UN ARBRE, JUSTE LA PEAU SUR LES OS ET AVEC UNE JAMBE CASSÉE À DEUX ENDROITS.
PHOTO PRISE PAR LA POLICE Á LA DECOUVERTE DE TROOPER.
TROOPER A MAINTENANT PLUS DE 20 ANS ET IL VIT SA MEILLEURE VIE AVEC COLIN.
Comme Colin nous l’explique, gérer un cheval en Espagne ou dans le nord de l’Europe, ce n’est pas la même chose. En Espagne, les chevaux vivent en général au box et, la plupart du temps, sans accès à aux paddocks. Les propriétaires n’ont pas nécessairement de mauvaises intentions, mais les traditions et perceptions liées aux chevaux sont différentes des autres régions du monde.
Le climat est également un facteur clé. Si les chevaux restent dehors, il est primordial de leur offrir des zones ombragées et de leur donner du foin en complément. La plupart du temps, l’herbe est rare, surtout là où vit Colin, dans le sud-est de l’Espagne.

Benidorm, destination touristique populaire depuis les années 1925, est une ville située dans la province d’Alicante, sur la côte est de l’Espagne, au large de la Méditerranée. On y trouve le plus grand hôtel d’Europe, et de nombreux touristes s’y rendent chaque année, surtout en période estivale. Benidorm est devenue la capitale de la fête de la Costa Blanca – elle offre un large éventail d’activités et de gastronomie qui conviennent à tous les goûts. Cette ville représente donc un centre névralgique pour les drag-queens et autres artistes.






TROOPER
Comme la plupart des chevaux sauvés à Hugo’s Home Farm, Trooper a une incroyable histoire à raconter.
En 2019, quelqu’un a appelé la police après avoir trouvé un poney attaché à un arbre, sans eau ni nourriture. Personne ne savait quoi en faire, donc il a été accueilli dans un refuge pour chiens pendant neuf jours. Trooper, qui s’appelait Nano à l’époque, était borgne, il avait une jambe cassée et n’avait que la peau sur les os. Pas vraiment le profil idéal pour une adoption…. Surtout vu les factures vétérinaires qui se présentaient. Mais ça n’a pas fait peur à Colin Brown. Il a spontanément fait le trajet (de six heures !) pour aller chercher ce pauvre poney de 25 ans, qui ne pesait que 78 kg. D’après le vétérinaire, sa jambe était cassée depuis plus de deux ans. En dépit des 75% de chance de s’en sortir après l’opération et des coûts estimés à 4 000 euros, Colin a tout de même décidé de lever les fonds nécessaires pour sauver Trooper. Les vétérinaires ont réparé sa jambe cassée à l’aide de broches en métal, et il lui a fallu presque un an pour guérir complètement.
La persévérance de Trooper a payé : aujourd’hui, il vit encore chez Colin, et finira ses jours dans ce havre de paix.

Adopter un cheval
Grâce à tout ce travail caritatif, Colin a déjà sauvé 51 chevaux en l’espace de cinq ans. Le sanctuaire est labellisé, de telle sorte qu’il peut accueillir un maximum de neuf équidés à la fois, ânes compris. Cela signifie qu’ils doivent faire adopter un cheval avant de pouvoir en accueillir un autre.
À ce jour, 32 équidés ont été adoptés au Royaume-Uni. Colin a beaucoup de connaissances là-bas, qui identifient pour lui les adoptants qui conviennent le mieux aux animaux recueillis. Ensuite, il évalue si le cheval est capable, physiquement et mentalement, de faire le long trajet jusqu’en Grande-Bretagne. « Ils y ont une meilleure vie : il y a plus de prairies où ils peuvent galoper et manger de l’herbe toute la journée. Beaucoup de chevaux qu’on envoie là-bas n’ont jamais vu un brin d’herbe de leur vie ! »
Transporter un cheval jusqu’au Royaume-Uni coûte un peu plus de 2000 euros, mais quand Colin transporte un animal vers ce pays, il ne fait jamais payer les adoptants. Il n’y a ni frais d’adoption, ni remboursement des passeports, vaccins ou coûts de transport. Il explique :
« La majorité de nos chevaux ont été abandonnés pour des raisons spécifiques : ils sont âgés, ou alors ils ont des soucis dans les membres ou des problèmes de dos. Bref, personne au Royaume-Uni ne paiera 2000 euros pour un cheval inutilisable. Voilà pourquoi je lève les fonds moi-même et je les envoie à mes frais. »
En plus de ses efforts inlassables visant à garantir une longue et heureuse vie aux chevaux, Colin a mis en place un système de contrats vis-à-vis des adoptants. Ce document stipule que si les adoptants ne sont plus capables de bien s’occuper d’un animal, ils doivent le renvoyer chez un ami de Colin qui habite à Cambridge. À partir de là, Colin se charge de leur trouver une nouvelle famille. « C’est pour éviter que les adoptants ne donnent les animaux à leur tour, ou qu’ils les vendent – je ne veux pas que ces chevaux retombent entre de mauvaises mains. C’est vraiment ce qu’on veut éviter mais, heureusement, ça ne s’est jamais passé. »
Colin se rend bien compte que les adoptants, comme tous les propriétaires de chevaux, doivent assumer des coûts non-négligeables liés à la gestion quotidienne de ces animaux, et ce pendant des années. Parmi les 51 chevaux sauvés, trois seulement étaient montables. Colin sait que peu de gens sont prêts à assumer de telles responsabilités, c’est pourquoi il utilise sa popularité et sa carrière de drag-queen pour lever les fonds nécessaires à l’adoption des chevaux qu’il recueille.
Projets d’avenir
« Plus on est de fous, plus on rit » - Colin et Sebastian ont beaucoup d’ambition quant à l’avenir de leur sanctuaire. Aujourd’hui, ils essaient de lever 90 000 euros pour acquérir plus de terres et agrandir le refuge. En effet, ils veulent créer plus de paddocks afin de pouvoir accueillir encore plus de chevaux dans le besoin. Leur but ultime est clair : « Faire pousser de l’herbe pour en faire profiter nos chevaux et nos autres animaux, ce serait le rêve. »
Pour leur permettre de réaliser ce rêve, ils sont temporairement mis en pause le projet d’adoption de leurs animaux. En effet, les fonds qui auraient, en temps normal, été utilisés pour transporter ces chevaux sont aujourd’hui consacrés à l’expansion du site.
« L’année dernière, j’ai envoyé deux ânes et deux chevaux au Royaume-Uni. J’ai payé presque 9 000 euros en tout. Maintenant, je préfère que ces 9 000 euros soient investis dans l’achat de terres pour pouvoir agrandir le sanctuaire. L’inconvénient, c’est qu’on doit refuser beaucoup de chevaux – parfois, la police nous appelle après avoir trouvé un cheval abandonné, mais on ne peut malheureusement rien faire. »
Colin ajoute que s’il tombait sur un cheval vraiment en détresse, il lèverait bien évidement des fonds pour le mettre en pension ailleurs. Il est tout à fait incapable de laisser un cheval dans le besoin, et il fera tout ce qui est en son pouvoir pour le sauver d’une situation précaire.
Nous avons hâte de découvrir le sanctuaire agrandi : les chevaux et les ânes auront accès à plus de paddocks et, qui sait, Colin arrivera peut-être à faire des miracles et à faire pousser de l’herbe. En effet, pour lui, rien n’est impossible, c’est d’ailleurs un véritable modèle pour nous tous. Nous recommandons à chacun et chacune de soutenir cette belle cause dans la mesure du possible. Chaque geste compte et peut faire toute la différence.


Un artiste drag est une personne qui utilise des vêtements et du maquillage pour incarner un personnage dans un but de divertissement. En général, les noms des drags sont originaux et créatifs. Souvent associée à la communauté LGBT+, la discipline est évidemment ouverte à tous.
Chaque artiste a son style en matière de vêtements, de maquillage, de coiffure, de personnalité, d’attitude et de show. Les spectacles drag se composent généralement de performances en play-back, de chansons live ou encore de danse, et ont été popularisés grâce à l’émission télévisée RuPaul’s Drag Race.
La Drag-Queen – Miss Coco Chanel
Miss Coco Chanel, véritable icône dans son milieu, est bien différente de Colin Brown, de tempérament très calme. Ils n’ont pas du tout la même apparence, et pourtant ils ont la même passion pour les chevaux et pour le refuge. Colin utilise sa popularité d’artiste pour lever des fonds destinés à payer les frais colossaux d’hébergement, d’alimentation et de soins des chevaux – toutes ces dépenses représentent des milliers d’euros tous les mois.
Colin n’a pas atterri dans le monde des drag-queens par hasard – il a suivi une formation de danseur lorsqu’il vivait au Royaume-Uni, puis quand il a constaté que le drag pouvait lui permettre de gagner plus d’argent, il s’est dit : « Je vais apprendre à me maquiller et à enfiler une perruque et un costume ».
Voilà comment, il y a douze ans, il s’est retrouvé à Benidorm. Il a déménagé pour pouvoir vivre de son nouveau métier. Ça a fonctionné si rapidement que Colin a fini par travailler sept nuits par semaine.
Comme on peut l’imaginer, qui dit travail de nuit dit aussi fêtes et alcool, et ce fut aussi le cas pour Colin. Mais il a vite compris qu’il avait besoin d’autre chose.
Hugo’s Home Farm
Par l’intermédiaire d’un ami qui travaillait au sein du centre équestre local, Colin a appris qu’un cheval y vivait enfermé jour et nuit sans que son propriétaire ne vienne jamais le voir. Cette nouvelle a réveillé son âme charitable, lui qui était alors lassé de toutes ces fêtes. Il a rencontré le propriétaire en question, qui était prêt à vendre son cheval et, peu après, Colin a accueilli son tout premier pensionnaire. Mais cet étalon prénommé Orty n’était malheureusement pas le seul cheval négligé de la région touristique de Benidorm.
« Dans de nombreux clubs, il n’y a pas de prairies, les chevaux restent au box 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Les propriétaires viennent seulement les monter de temps en temps, ou les lâcher brièvement dans un paddock en sable », explique Colin.
C’est ainsi que Colin a ensuite acheté un deuxième cheval venant du même endroit. Cette fois, il s’agissait d’un étalon blanc de pure race espagnole (PRE). Ce magnifique animal faisait partie d’un cirque, mais, en raison d’une loi récemment entrée en vigueur et limitant le nombre de chevaux utilisables dans ce contexte, il s’était retrouvé, lui aussi, enfermé dans un box. Colin ne pouvait tolérer cela, et a donc décidé de le racheter : « J’ai dû payer 4 500 euros pour le récupérer, mais c’est un cheval incroyable ! »
Une fois les deux chevaux castrés, il était temps pour Colin de continuer sa mission. Quelques mois plus tard, il a reçu un appel concernant deux chevaux attachés à un arbre dans la périphérie de Benidorm. À l’époque, Colin n’avait pas encore son chez-lui, et il a donc dû payer les pensions de tous ces chevaux, plus les trois ou quatre autres qui les ont rejoints par la suite. La facture montait a environ deux mille euros par mois !
Alors qu’il s’impliquait de plus en plus dans tous ces sauvetages, il a rencontré Sebastian, son compagnon actuel. Sebastian possédait quelques terres, et les deux jeunes ont rapidement décidé d’y placer les chevaux. L’idée était bien sûr d’économiser de l’argent, mais aussi de permettre aux chevaux de vivre à l’extérieur. Voilà comment est né le sanctuaire Hugo’s Home Farm.
Qui est Colin Brown ?
Né en Écosse, Colin a décidé de fuir le mauvais temps et de s’installer sous le soleil de Benidorm, dans le sud de l’Espagne. Aujourd’hui âgé de 40 ans, il a toujours été intrigué par les chevaux. Mais, comme on le sait, l’équitation est un sport onéreux, donc, à ses débuts, Colin a dû trouver une solution pour passer du temps avec les chevaux : il a travaillé comme palefrenier au sein du centre equestre local. Mais travailler dur n’était pas un problème pour lui, tant qu’il était entouré de chevaux.
Lors de notre entretien, Colin nous a raconté qu’en grandissant, il a vite remarqué que les autres avaient compris sa sexualité avant lui, ce qui l’a poussé à remettre son identité en question.
« Quand j’étais jeune, à 16 ou 17 ans environ, je ne pensais pas trop à ma sexualité, mais beaucoup de gens, surtout des cavaliers plus âgés, me faisaient des remarques à ce sujet ». Cependant, avec l’âge, il a appris à rester fidèle à lui-même sans se soucier de l’avis des autres.
« Concentrez-vous sur vous et ne vous inquiétez pas de ce que les autres pensent ou racontent à votre sujet. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais je pense que j’y accordais trop d’importance quand j’étais jeune. » Colin nous dit en riant : « Aujourd’hui, je me fiche complètement de ce que les autres pensent de moi. »
Vers la fin de son adolescence, Colin a commencé à penser à autre chose qu’aux chevaux. Il nous raconte ce qui a changé dans sa vie quand il a eu 18 ans :
« J’ai fini par découvrir le monde des sorties entre amis, comme c’est le cas de beaucoup de cavaliers, mais je me suis reconnecté aux chevaux en arrivant en Espagne. »
Colin s’est ainsi éloigné des chevaux pendant quelques années, qu’il a passées à travailler et à se découvrir, mais il a rapidement renoué contact avec ces nobles animaux, de manière assez inattendue d’ailleurs.

COLIN, SEBASTIAN ET LEUR FILS DE ONZE ANS BÉNÉFICIENT D'UN RARE TEMPS DE REPOS.
Malgré Tout a eu la chance s’entretenir avec Colin Brown, qui, d’une part, gère un refuge pour chevaux et autres animaux et, de l’autre, mène une carrière de drag-queen dans le sud de l’Espagne. Célèbre dans le monde des drag-queens à l’échelle internationale, Colin, véritable amoureux des chevaux, a décidé d’ouvrir un sanctuaire pour animaux après avoir découvert Chato, un cheval de 29 ans, attaché à un arbre.
Par Celine Bønnelykke
Photos: Fournies par Colin Brown

Gérant d’un refuge et drag-queen
Comment combiner la gestion d’un refuge et une carrière de drag-queen?
COLIN S’Y CONNAIT EN COIFFURE ET MAQUILLAGE IL EST DRAG QUEEN À BENIDORM, EN ESPAGNE.

COLIN, SEBASTIAN ET LEUR FILS DE ONZE ANS BÉNÉFICIENT D'UN RARE TEMPS DE REPOS.

MISS COCO CHANEL A BEAUCOUP DE LOOKS DIFFÉRENTS.

L'AMOUR DE COLIN POUR LES ANIMAUX EST INCONDITIONNEL ET IL PASSE LA PLUPART DE SON TEMPS AVEC EUX.


