
Réussir en élevage
Quellen
May-Davis S., Walker C. Variations and Implications of the Gross Morphology in the Longus colli Muscle in Thoroughbred and Thoroughbred Derivative Horses Presenting With a Congenital Malformation of the Sixth and Seventh Cervical Vertebrae. Equine Vet. Sci. 2015.
Valberg SJ., Henry ML., Herrick KL., Velez-Irizarry D., Finno CJ. & Petersen JL. Absence of myofibrillar myopathy in Quarter Horses with a histopathological diagnosis of type 2 polysaccharide storage myopathy and lack of association with commercial genetic tests. Equine Vet J. 2022.
Generatio.de

Aujourd’hui, on sait que ces fragments ne constituent pas une tare réellement problématique. S’ils gênent le cheval, il est possible de les enlever grâce à des méthodes de traitement très pointues. Si le cheval n’est pas gêné, on les laisse là où ils sont, tout simplement. En 2018, les conflits de processus épineux (« kissing spines ») ont été clairement remis en question dans la nouvelle édition des lignes directrices allemandes consacrées aux radiographies lors de visites d’achat. En effet, même en cas de kissing spines avérées, le cheval n’est pas forcément limité dans le sport. C’est pourquoi il n’est pas indispensable non plus d’écarter ces chevaux de la reproduction, même si l’on suppose que ce phénomène est héréditaire.
Depuis quelques années, d’autres pathologies sont au centre des débats en élevage. Mais, encore une fois, il est important de ne pas tirer de conclusions hâtives. On manque souvent d’études scientifiques validées, et il est donc impossible d’affirmer avec certitude si, et dans quelle mesure, les pathologies découvertes influencent le cheval en question. La question de la myopathie à stockage de polysaccharides (PSSM), un défaut de la musculature, a également été au centre de nombreuses discussions. Aujourd’hui, l’ECVM (Equine Complex Vertebrae Malformation, ou malformation vertébrale complexe), une malformation vertébrale des cervicales inférieures, est sur toutes les lèvres. De quoi s’agit-il, quelles sont les origines de ces pathologies, comment peut-on y faire face en élevage ?
La PSSM
La PSSM, ou myopathie à stockage de polysaccharides, se divise en deux catégories : la PSSM de type 1 et de type 2. La première est un dérèglement du métabolisme du sucre qui engendre un stockage excessif de glycogène dans le muscle. Le facteur décisif est une mutation génétique. La PSSM1 se manifeste par une réticence à se déplacer, des symptômes proches de ceux d’une lombalgie, des tremblements et des tensions musculaires, et, dans certains cas, des difficultés à reculer ou une sudation excessive. Les races les plus communément concernées sont les chevaux lourds et les Quarter horses. La PSSM1 peut être détecté grâce à une analyse génétique.
La PSSM de type 2, quant à elle, est une combinaison de 6 variants génétiques qui expliquent les symptômes observables. Il s’agit d’un terme générique regroupant plusieurs maladies musculaires aux symptômes similaires. Cette pathologie est le fruit d’une mutation génétique qui affecte le métabolisme des protéines, processus essentiel au bon fonctionnement des muscles. De nombreux chevaux de sport semblent en être porteurs. Au départ, la PSSM2 se manifeste par une réticence à se déplacer, des boiteries alternées occasionnelles, de la tension et de la raideur, et finit généralement par entrainer un refus pur et simple de l’entrainement.
En d’autre termes, le cheval ne veut plus travailler parce qu’il a trop mal aux muscles, tout simplement. Dans certains cas, les chevaux sont ataxiques ou harpent. Si le cheval est diagnostiqué comme atteint de PSSM, il est possible de le traiter assez efficacement via un régime alimentaire adapté et une bonne gestion du travail.
Mais en quoi ces maladies influencent-elles l’élevage ? De nombreux porteurs ne sont pas détectés, car seul un test génétique peut confirmer une suspicion de défaut génétique de ce genre. Les stud-books Hanovrien, Oldenbourg, Holsteiner, Westphalien et Trakenher ont uni leurs forces dans le cadre de l’Association internationale d’élevage de chevaux (IAFH), dont l’un des objectifs est d’obtenir des connaissances scientifiques fondamentales sur cette maladie. Il n’y a, à l’heure actuelle, aucune étude scientifique validée en la matière, et donc pas de résultats prouvés. Et il n’est pas sûr qu’un poulain dont les parents sont positifs au PPSM2 présente des problèmes par la suite. En cas de suspicion de PPSM2, seul un test génétique peut confirmer la présence de la pathologie avec certitude. Si l’on ne veut pas directement procéder à une biopsie, un régime pauvre en glucides permet généralement d’améliorer l’état de santé de l’animal. Il faut s’assurer que le cheval reçoive de bonnes protéines et de l’énergie en suffisance (via de l’huile par exemple).
La ECVM
L’autre maladie qui inquiète actuellement les éleveurs est l’ECVM, une difformité des vertèbres cervicales C6 et C7. Cette pathologie entraine généralement des problèmes à la monte, et, dans certains cas, des chutes soudaines du cheval ou encore des poulains mort-nés. En cause Une malformation des vertèbres cervicales inférieures et des muscles qui stabilisent la colonne cervicale. Certains chevaux présentent même une première côté malformée voire tout simplement absente, ce qui compromet la stabilité de la cage thoracique, puisque de nombreux muscles se fixent à cet endroit. Dans de nombreux cas, ces malformations sont découvertes chez des chevaux souples et particulièrement forts. Il n’a pas encore été démontré si, et dans quelle mesure, cette maladie est héréditaire.
Certains reprochent le fait que cette maladie est issue de l’élevage de chevaux de plus en plus mobiles, et donc de plus en plus instables. Cependant, cette théorie n’a pas non plus pu être vérifiée. Les possibilités de diagnostic sont aujourd’hui bien plus vastes qu’il y a quelques années – il est à présent possible de détecter des éléments qui semblaient invisibles à l’époque. Ce-
pendant, on ne peut pas déterminer si le problème n’existait pas du tout il y a cinquante ans ou si nous n’avions tout simplement les moyens de l’identifier.
L’ECVM ne peut se diagnostiquer que par l’intermédiaire d’un examen radiographique, mais ce n’est pas chose aisée. En effet, la pathologie est à peine visible sur des radios latérales traditionnelles de la colonne cervicale, et, même en changeant l’angle des radios, la dernière vertèbre cervicale est presque cachée par l’omoplate et donc difficile à examiner.
Le caractère héréditaire de l’ECVM n’est pas scientifiquement prouvé. Cela ne signifie pas pour autant que des chevaux bien gérés et bien travaillés peuvent concourir au plus haut niveau sans douleur en cas de déformation des vertèbres cervicales. Mais de nombreuses recherches sont nécessaires sur le sujet afin d’obtenir des résultats fiables.
En resume
Les acheteurs sont de plus en plus critiques et les méthodes de détection de plus en plus précises. Si vous souhaitez élever un cheval pour le revendre plus tard, vous devez bien réfléchir aux combinaisons qui fonctionnent. L’élevage est un processus long et coûteux, et même les éleveurs très expérimentés n’obtiennent pas toujours des champions du monde. Il n’est pas possible de corriger à court terme des erreurs graves – le principe de l’essai-erreur n’est pas une option en élevage. Il est donc conseillé de bien se préparer, de contacter des experts et d’écouter leurs conseils. Écartez les risques au maximum et, enfin, espérez avoir ce petit brin de chance dont tout éleveur a besoin.
Ce qui est certain, c’est que si tout se passe bien, votre poulain et l’accompagnement de son développement vers l’âge adulte constitueront l’une des expériences les plus gratifiantes que l’on peut vivre dans le monde des chevaux.
Chez tous les chevaux de sport, il existe des lignées dont les produits ont énormément de potentiel, mais qui ne peuvent être montés que par des professionnels en raison de leur fort caractère. Il est donc important de savoir à l’avance quel pedigree est approprié à quelle utilisation, surtout en cas d’éleveur peu expérimenté.
Santé
La question de la santé est au centre de tous les débats d’éleveurs depuis des décennies. Évidemment, pour avoir un poulain sain, il faut commencer par avoir des parents sains. Une jument atteinte du syndrome naviculaire aux antérieurs et souffrant d’éparvins aux postérieurs, immontable à dix ans, ne constitue pas une base fiable pour des produits performants sur le long terme. Il faut toujours, dans la mesure du possible, se tourner vers des étalons approuvés reconnus par leur stud-book. Dans ce cas, leur état de santé a été minutieusement évalué, et leur morphologie répond aux exigences de la race. Chez les étalons plus âgés, il est toujours utile de se renseigner sur les produits déjà actifs dans le sport.
De nombreuses discussions peuvent être remises au goût du jour grâce aux avancées technologiques et théoriques. Il y a vingt ans environ, fragments (OCD – ostéochondrose disséquante) étaient le sujet à la mode. Aujourd’hui, on sait que ces fragments ne constituent pas une tare réellement problématique. S’ils gênent le cheval, il est possible de les enlever grâce à des méthodes de traitement très pointues. Si le cheval n’est pas gêné, on les laisse là où ils sont, tout simplement. En 2018, les conflits de processus épineux (« kissing spines ») ont été clairement remis en question dans la nouvelle édition des lignes directrices allemandes consacrées aux radiographies lors de visites d’achat. En effet, même en cas de kissing spines avérées, le cheval n’est pas forcément limité dans le sport. De nombreuses discussions peuvent être remises au goût du jour grâce aux avancées technologiques et théoriques. Il y a vingt ans environ, fragments (OCD – ostéochondrose disséquante) étaient le sujet à la mode.
Les exigences envers les chevaux évoluent en permanence, c’est pourquoi la sélection ciblée des reproducteurs est d’une importance capitale. Pour qu’une espèce perdure, ses représentants doivent répondre aux besoins de l’époque dans laquelle elle vit. Mais l’élevage est un processus de longue haleine qui se travaille sur plusieurs générations. L’élevage se définit comme étant « La biologie de la reproduction contrôlée en vue d’une redéfinition génétique ». Dans cette optique, les caractéristiques désirées sont renforcées alors que les caractéristiques indésirables sont peu à peu supprimées. Les reproducteurs sont choisis dans ce but et sont accouplés entre eux. Ce processus s’appelle la sélection. En outre, des évaluations de la valeur génétique sont régulièrement réalisées, tout comme des tests de performance, pour assurer le suivi de cet élevage aussi précisément que possible.
Derrière toutes ces démarches, on retrouve la théorie de l’hérédité, la génétique. Cette science, fondée par Gregor Mendel en 1866, traite de la formation de caractéristiques héréditaires et de la transmission de ces dernières à la génération suivante. En se basant sur ces connaissances, il est possible de réaliser des croisements extrêmement ciblés afin d’encore et toujours améliorer la qualité de l’élevage.
Éleveurs célèbres
Chaque pays regorge d’éleveurs très performants et donc réputés – certains d’entre eux fournissent des poulains en bonne santé et très prometteurs sur plusieurs générations. Il est toujours utile d’écouter les conseils de professionnels, surtout lorsque l’on n’a pas beaucoup d’expérience soi-même. Faites-vous conseiller par les experts des stud-books, cherchez les bons éleveurs de votre région (le stud-book pourra certainement vous aider à les trouver) et demandez-leur si vous pouvez leur rendre visite. Les éleveurs les plus réputés, les membres de stud-books par exemple, sont très attentifs au bien-être animal et au développement des races. Certains seront ravis de vous aider, que ce soit pour choisir le bon étalon, s’occuper correctement de la jument ou encore bien soigner le poulain. Entre l’apparition du désir d’élever et la venue au monde d’un poulain sain, il y a beaucoup d’éléments à prendre en compte et beaucoup d’erreurs à éviter. Il est donc essentiel d’être bien préparé.
Anatomie équine
Le cheval de sport moderne est bien plus athlétique et souple qu’il y a cinquante ans, ce qui influence évidemment sa morphologie. Ainsi, ses membres sont plus longs, il est plus grand et sa carrure est plus développée, il est plus léger et plus flexible que ses ancêtres.
Le pionnier de l’élevage moderne est le stud-book Hanovrien. Comme il y avait énormément de choix parmi les chevaux à faire reproduire, ces derniers furent sélectionnés avec beaucoup de soin, et les éleveurs étaient, en grande majorité, prêts à répondre à la demande d’évolution de la race. D’autres stud-books, comme le Trakehner, Holsteiner ou encore Oldenbourg, continuent également de poursuivre leurs objectifs de sélection. Chaque stud-book a déterminé des intentions d’élevage qui lui sont propres et qui doivent être atteintes. Les reproducteurs et leurs produits sont testés et évalués de manière objective sur la base de ces critères. La mentalité du cheval est aussi très importante. Les éleveurs sont attentifs au caractère des chevaux reproducteurs, à leur motivation à performer ainsi qu’à la maniabilité de leurs produits. Pour qu’un reproducteur soit convoité, il doit être malléable et de bonne volonté. Il est inutile d’avoir un cheval qui se déplace très bien si son cavalier ne peut rien en faire. Pour les chevaux de CSO, il n’est pas crucial que le cheval ait une marge énorme au-dessus des barres, il doit surtout être agréable à monter entre les obstacles.
L’élevage est une tradition qui remonte à plusieurs siècles. Grâce à une sélection minutieuse des animaux reproducteurs, nous avons pu, génération après génération, obtenir exactement les chevaux dont nous avions besoin. Par exemple, au Moyen-Âge, les chevaux étaient recherchés pour aller à la guerre. Au contraire, à l’ère baroque, les équidés les plus demandés étaient des compagnons de loisir pour les grands seigneurs. De leur côté, les agriculteurs et les meneurs de calèches avaient besoin de chevaux forts et robustes. Aujourd’hui, le cheval de sport moderne est très maniable et sportif. Si on le compare avec ses ancêtres d’il y a cinquante ans, les morphologies sont bien différentes.
Les associations allemandes d’élevage de chevaux de sport, comme les stud-books Hanovrien, Holsteiner et Oldenbourg, sont les plus anciennes associations de la sorte dans le monde. Elles furent toutes créées il y a plus d’un siècle et ont grandement influencé d’autres grands stud-books tels que le Selle Français, fondé au milieu du siècle dernier, l’Association du cheval de selle danois ou encore le stud-book néerlandais KWPN.
Par Kerstin Schmidt // Photos: Vielbauch - Thorsten Schneider
Élever des chevaux n’est pas toujours chose facile. Cela demande beaucoup de connaissances et de recherches, sans garantie de résultat. Dans cet article, Malgré Tout vous propose un aperçu de ce qu’il faut garder à l’esprit, des débats actuels en matière de santé des équidés, et vous explique comment éviter les erreurs les plus communes en élevage.
L’élevage demande beaucoup de savoir-faire

Le syndrome du poulain fragile (WFFS)
Il s’agit d’une maladie du tissu conjonctif : l’épiderme se détache de l’hypoderme. En résumé, la peau se déchire. Les poulains sont très faibles et souffrent généralement d’articulations sur-sollicitées. S’il ne sont pas mort-nés ou avortés, la seule solution est d’euthanasier le poulain rapidement après sa naissance, car cette maladie est incurable. Le WFFS est autosomique récessif, ce qui signifie qu’il n’apparait que lorsque le chromosome de la mère et celui du père sont porteurs de la mutation pathogène. Il est très aisé de déterminer si un cheval est porteur via un test génétique. Il ne faut jamais accoupler deux chevaux porteurs - un des deux parents au moins doit être exempt du défaut génétique.
Quellen
May-Davis S., Walker C. Variations and Implications of the Gross Morphology in the Longus colli Muscle in Thoroughbred and Thoroughbred Derivative Horses Presenting With a Congenital Malformation of the Sixth and Seventh Cervical Vertebrae. Equine Vet. Sci. 2015.
Valberg SJ., Henry ML., Herrick KL., Velez-Irizarry D., Finno CJ. & Petersen JL. Absence of myofibrillar myopathy in Quarter Horses with a histopathological diagnosis of type 2 polysaccharide storage myopathy and lack of association with commercial genetic tests. Equine Vet J. 2022.
Generatio.de

Aujourd’hui, on sait que ces fragments ne constituent pas une tare réellement problématique. S’ils gênent le cheval, il est possible de les enlever grâce à des méthodes de traitement très pointues. Si le cheval n’est pas gêné, on les laisse là où ils sont, tout simplement. En 2018, les conflits de processus épineux (« kissing spines ») ont été clairement remis en question dans la nouvelle édition des lignes directrices allemandes consacrées aux radiographies lors de visites d’achat. En effet, même en cas de kissing spines avérées, le cheval n’est pas forcément limité dans le sport. C’est pourquoi il n’est pas indispensable non plus d’écarter ces chevaux de la reproduction, même si l’on suppose que ce phénomène est héréditaire.
Depuis quelques années, d’autres pathologies sont au centre des débats en élevage. Mais, encore une fois, il est important de ne pas tirer de conclusions hâtives. On manque souvent d’études scientifiques validées, et il est donc impossible d’affirmer avec certitude si, et dans quelle mesure, les pathologies découvertes influencent le cheval en question. La question de la myopathie à stockage de polysaccharides (PSSM), un défaut de la musculature, a également été au centre de nombreuses discussions. Aujourd’hui, l’ECVM (Equine Complex Vertebrae Malformation, ou malformation vertébrale complexe), une malformation vertébrale des cervicales inférieures, est sur toutes les lèvres. De quoi s’agit-il, quelles sont les origines de ces pathologies, comment peut-on y faire face en élevage ?
La PSSM
La PSSM, ou myopathie à stockage de polysaccharides, se divise en deux catégories : la PSSM de type 1 et de type 2. La première est un dérèglement du métabolisme du sucre qui engendre un stockage excessif de glycogène dans le muscle. Le facteur décisif est une mutation génétique. La PSSM1 se manifeste par une réticence à se déplacer, des symptômes proches de ceux d’une lombalgie, des tremblements et des tensions musculaires, et, dans certains cas, des difficultés à reculer ou une sudation excessive. Les races les plus communément concernées sont les chevaux lourds et les Quarter horses. La PSSM1 peut être détecté grâce à une analyse génétique.
La PSSM de type 2, quant à elle, est une combinaison de 6 variants génétiques qui expliquent les symptômes observables. Il s’agit d’un terme générique regroupant plusieurs maladies musculaires aux symptômes similaires. Cette pathologie est le fruit d’une mutation génétique qui affecte le métabolisme des protéines, processus essentiel au bon fonctionnement des muscles. De nombreux chevaux de sport semblent en être porteurs. Au départ, la PSSM2 se manifeste par une réticence à se déplacer, des boiteries alternées occasionnelles, de la tension et de la raideur, et finit généralement par entrainer un refus pur et simple de l’entrainement.
En d’autre termes, le cheval ne veut plus travailler parce qu’il a trop mal aux muscles, tout simplement. Dans certains cas, les chevaux sont ataxiques ou harpent. Si le cheval est diagnostiqué comme atteint de PSSM, il est possible de le traiter assez efficacement via un régime alimentaire adapté et une bonne gestion du travail.
Mais en quoi ces maladies influencent-elles l’élevage ? De nombreux porteurs ne sont pas détectés, car seul un test génétique peut confirmer une suspicion de défaut génétique de ce genre. Les stud-books Hanovrien, Oldenbourg, Holsteiner, Westphalien et Trakenher ont uni leurs forces dans le cadre de l’Association internationale d’élevage de chevaux (IAFH), dont l’un des objectifs est d’obtenir des connaissances scientifiques fondamentales sur cette maladie. Il n’y a, à l’heure actuelle, aucune étude scientifique validée en la matière, et donc pas de résultats prouvés. Et il n’est pas sûr qu’un poulain dont les parents sont positifs au PPSM2 présente des problèmes par la suite. En cas de suspicion de PPSM2, seul un test génétique peut confirmer la présence de la pathologie avec certitude. Si l’on ne veut pas directement procéder à une biopsie, un régime pauvre en glucides permet généralement d’améliorer l’état de santé de l’animal. Il faut s’assurer que le cheval reçoive de bonnes protéines et de l’énergie en suffisance (via de l’huile par exemple).
La ECVM
L’autre maladie qui inquiète actuellement les éleveurs est l’ECVM, une difformité des vertèbres cervicales C6 et C7. Cette pathologie entraine généralement des problèmes à la monte, et, dans certains cas, des chutes soudaines du cheval ou encore des poulains mort-nés. En cause Une malformation des vertèbres cervicales inférieures et des muscles qui stabilisent la colonne cervicale. Certains chevaux présentent même une première côté malformée voire tout simplement absente, ce qui compromet la stabilité de la cage thoracique, puisque de nombreux muscles se fixent à cet endroit. Dans de nombreux cas, ces malformations sont découvertes chez des chevaux souples et particulièrement forts. Il n’a pas encore été démontré si, et dans quelle mesure, cette maladie est héréditaire.
Certains reprochent le fait que cette maladie est issue de l’élevage de chevaux de plus en plus mobiles, et donc de plus en plus instables. Cependant, cette théorie n’a pas non plus pu être vérifiée. Les possibilités de diagnostic sont aujourd’hui bien plus vastes qu’il y a quelques années – il est à présent possible de détecter des éléments qui semblaient invisibles à l’époque. Ce-
pendant, on ne peut pas déterminer si le problème n’existait pas du tout il y a cinquante ans ou si nous n’avions tout simplement les moyens de l’identifier.
L’ECVM ne peut se diagnostiquer que par l’intermédiaire d’un examen radiographique, mais ce n’est pas chose aisée. En effet, la pathologie est à peine visible sur des radios latérales traditionnelles de la colonne cervicale, et, même en changeant l’angle des radios, la dernière vertèbre cervicale est presque cachée par l’omoplate et donc difficile à examiner.
Le caractère héréditaire de l’ECVM n’est pas scientifiquement prouvé. Cela ne signifie pas pour autant que des chevaux bien gérés et bien travaillés peuvent concourir au plus haut niveau sans douleur en cas de déformation des vertèbres cervicales. Mais de nombreuses recherches sont nécessaires sur le sujet afin d’obtenir des résultats fiables.
En resume
Les acheteurs sont de plus en plus critiques et les méthodes de détection de plus en plus précises. Si vous souhaitez élever un cheval pour le revendre plus tard, vous devez bien réfléchir aux combinaisons qui fonctionnent. L’élevage est un processus long et coûteux, et même les éleveurs très expérimentés n’obtiennent pas toujours des champions du monde. Il n’est pas possible de corriger à court terme des erreurs graves – le principe de l’essai-erreur n’est pas une option en élevage. Il est donc conseillé de bien se préparer, de contacter des experts et d’écouter leurs conseils. Écartez les risques au maximum et, enfin, espérez avoir ce petit brin de chance dont tout éleveur a besoin.
Ce qui est certain, c’est que si tout se passe bien, votre poulain et l’accompagnement de son développement vers l’âge adulte constitueront l’une des expériences les plus gratifiantes que l’on peut vivre dans le monde des chevaux.
Chez tous les chevaux de sport, il existe des lignées dont les produits ont énormément de potentiel, mais qui ne peuvent être montés que par des professionnels en raison de leur fort caractère. Il est donc important de savoir à l’avance quel pedigree est approprié à quelle utilisation, surtout en cas d’éleveur peu expérimenté.
Santé
La question de la santé est au centre de tous les débats d’éleveurs depuis des décennies. Évidemment, pour avoir un poulain sain, il faut commencer par avoir des parents sains. Une jument atteinte du syndrome naviculaire aux antérieurs et souffrant d’éparvins aux postérieurs, immontable à dix ans, ne constitue pas une base fiable pour des produits performants sur le long terme. Il faut toujours, dans la mesure du possible, se tourner vers des étalons approuvés reconnus par leur stud-book. Dans ce cas, leur état de santé a été minutieusement évalué, et leur morphologie répond aux exigences de la race. Chez les étalons plus âgés, il est toujours utile de se renseigner sur les produits déjà actifs dans le sport.
De nombreuses discussions peuvent être remises au goût du jour grâce aux avancées technologiques et théoriques. Il y a vingt ans environ, fragments (OCD – ostéochondrose disséquante) étaient le sujet à la mode. Aujourd’hui, on sait que ces fragments ne constituent pas une tare réellement problématique. S’ils gênent le cheval, il est possible de les enlever grâce à des méthodes de traitement très pointues. Si le cheval n’est pas gêné, on les laisse là où ils sont, tout simplement. En 2018, les conflits de processus épineux (« kissing spines ») ont été clairement remis en question dans la nouvelle édition des lignes directrices allemandes consacrées aux radiographies lors de visites d’achat. En effet, même en cas de kissing spines avérées, le cheval n’est pas forcément limité dans le sport. De nombreuses discussions peuvent être remises au goût du jour grâce aux avancées technologiques et théoriques. Il y a vingt ans environ, fragments (OCD – ostéochondrose disséquante) étaient le sujet à la mode.
Le syndrome du poulain fragile (WFFS)
Il s’agit d’une maladie du tissu conjonctif : l’épiderme se détache de l’hypoderme. En résumé, la peau se déchire. Les poulains sont très faibles et souffrent généralement d’articulations sur-sollicitées. S’il ne sont pas mort-nés ou avortés, la seule solution est d’euthanasier le poulain rapidement après sa naissance, car cette maladie est incurable. Le WFFS est autosomique récessif, ce qui signifie qu’il n’apparait que lorsque le chromosome de la mère et celui du père sont porteurs de la mutation pathogène. Il est très aisé de déterminer si un cheval est porteur via un test génétique. Il ne faut jamais accoupler deux chevaux porteurs - un des deux parents au moins doit être exempt du défaut génétique.

Les exigences envers les chevaux évoluent en permanence, c’est pourquoi la sélection ciblée des reproducteurs est d’une importance capitale. Pour qu’une espèce perdure, ses représentants doivent répondre aux besoins de l’époque dans laquelle elle vit. Mais l’élevage est un processus de longue haleine qui se travaille sur plusieurs générations. L’élevage se définit comme étant « La biologie de la reproduction contrôlée en vue d’une redéfinition génétique ». Dans cette optique, les caractéristiques désirées sont renforcées alors que les caractéristiques indésirables sont peu à peu supprimées. Les reproducteurs sont choisis dans ce but et sont accouplés entre eux. Ce processus s’appelle la sélection. En outre, des évaluations de la valeur génétique sont régulièrement réalisées, tout comme des tests de performance, pour assurer le suivi de cet élevage aussi précisément que possible.
Derrière toutes ces démarches, on retrouve la théorie de l’hérédité, la génétique. Cette science, fondée par Gregor Mendel en 1866, traite de la formation de caractéristiques héréditaires et de la transmission de ces dernières à la génération suivante. En se basant sur ces connaissances, il est possible de réaliser des croisements extrêmement ciblés afin d’encore et toujours améliorer la qualité de l’élevage.
Éleveurs célèbres
Chaque pays regorge d’éleveurs très performants et donc réputés – certains d’entre eux fournissent des poulains en bonne santé et très prometteurs sur plusieurs générations. Il est toujours utile d’écouter les conseils de professionnels, surtout lorsque l’on n’a pas beaucoup d’expérience soi-même. Faites-vous conseiller par les experts des stud-books, cherchez les bons éleveurs de votre région (le stud-book pourra certainement vous aider à les trouver) et demandez-leur si vous pouvez leur rendre visite. Les éleveurs les plus réputés, les membres de stud-books par exemple, sont très attentifs au bien-être animal et au développement des races. Certains seront ravis de vous aider, que ce soit pour choisir le bon étalon, s’occuper correctement de la jument ou encore bien soigner le poulain. Entre l’apparition du désir d’élever et la venue au monde d’un poulain sain, il y a beaucoup d’éléments à prendre en compte et beaucoup d’erreurs à éviter. Il est donc essentiel d’être bien préparé.
Anatomie équine
Le cheval de sport moderne est bien plus athlétique et souple qu’il y a cinquante ans, ce qui influence évidemment sa morphologie. Ainsi, ses membres sont plus longs, il est plus grand et sa carrure est plus développée, il est plus léger et plus flexible que ses ancêtres.
Le pionnier de l’élevage moderne est le stud-book Hanovrien. Comme il y avait énormément de choix parmi les chevaux à faire reproduire, ces derniers furent sélectionnés avec beaucoup de soin, et les éleveurs étaient, en grande majorité, prêts à répondre à la demande d’évolution de la race. D’autres stud-books, comme le Trakehner, Holsteiner ou encore Oldenbourg, continuent également de poursuivre leurs objectifs de sélection. Chaque stud-book a déterminé des intentions d’élevage qui lui sont propres et qui doivent être atteintes. Les reproducteurs et leurs produits sont testés et évalués de manière objective sur la base de ces critères. La mentalité du cheval est aussi très importante. Les éleveurs sont attentifs au caractère des chevaux reproducteurs, à leur motivation à performer ainsi qu’à la maniabilité de leurs produits. Pour qu’un reproducteur soit convoité, il doit être malléable et de bonne volonté. Il est inutile d’avoir un cheval qui se déplace très bien si son cavalier ne peut rien en faire. Pour les chevaux de CSO, il n’est pas crucial que le cheval ait une marge énorme au-dessus des barres, il doit surtout être agréable à monter entre les obstacles.
L’élevage est une tradition qui remonte à plusieurs siècles. Grâce à une sélection minutieuse des animaux reproducteurs, nous avons pu, génération après génération, obtenir exactement les chevaux dont nous avions besoin. Par exemple, au Moyen-Âge, les chevaux étaient recherchés pour aller à la guerre. Au contraire, à l’ère baroque, les équidés les plus demandés étaient des compagnons de loisir pour les grands seigneurs. De leur côté, les agriculteurs et les meneurs de calèches avaient besoin de chevaux forts et robustes. Aujourd’hui, le cheval de sport moderne est très maniable et sportif. Si on le compare avec ses ancêtres d’il y a cinquante ans, les morphologies sont bien différentes.
Les associations allemandes d’élevage de chevaux de sport, comme les stud-books Hanovrien, Holsteiner et Oldenbourg, sont les plus anciennes associations de la sorte dans le monde. Elles furent toutes créées il y a plus d’un siècle et ont grandement influencé d’autres grands stud-books tels que le Selle Français, fondé au milieu du siècle dernier, l’Association du cheval de selle danois ou encore le stud-book néerlandais KWPN.
Par Kerstin Schmidt // Photos: Vielbauch - Thorsten Schneider
Élever des chevaux n’est pas toujours chose facile. Cela demande beaucoup de connaissances et de recherches, sans garantie de résultat. Dans cet article, Malgré Tout vous propose un aperçu de ce qu’il faut garder à l’esprit, des débats actuels en matière de santé des équidés, et vous explique comment éviter les erreurs les plus communes en élevage.
Réussir en élevage
L’élevage demande beaucoup de savoir-faire
