Entrainement 

Comme évoqué plus tôt, l’exercice physique et le jeu avec d’autres chevaux sont cruciaux pour le cheval, et ce depuis son plus jeune âge. Pour ce qui est de la monte, le travail dépendra d’utilisation future de votre équidé et de votre capacité à le débourrer vous-même ou non. Il est souvent plus simple d’envoyer le cheval au débourrage à l’extérieur si ce dernier est manipulé mais pas encore habitué à la selle, au bridon et à la longe. 

À cet âge, le jeune a soif d’apprendre, ce qui signifie aussi que, s’il apprend un comportement non désiré, il sera d’autant plus difficile de l’en défaire. Cela étant dit, vous pouvez le promener en main et jouer avec lui à pied, mais il est très important de reconnaitre vos limites en matière de formation du cheval et de demander de l’aide si nécessaire.

Pour son bien-être mental, il est généralement utile de faire une pause une fois le débourrage réalisé -  ses muscles continueront de se développer en jouant avec ses congénères en prairie.

2,5 à 3,5 ans: Exercice volontaire au pré

Même si le jeune cheval se comporte presque comme un adulte en matière d’alimentation, son corps continue de se développer. Certaines structures fusionnent, comme celle de l’articulation de l’épaule. Le cheval peut encore prendre quelques centimètres, ses os se développent toujours un petit peu, mais pas autant qu’avant. En revanche, le développement musculaire est à son maximum : les muscles deviennent plus longs et plus épais.

Le jeune cheval a les mêmes besoins énergétiques que quand il avait deux ans, mais il a à présent besoin de moins de protéines : environ 650 grammes par jour suffisent. La croissance musculaire demande moins de protéines, mais elle exige des protéines de qualité. En général, pour les poulains et les jeunes chevaux, il vaut mieux se concentrer sur les acides aminés essentiels tels que la méthionine. De la nourriture spéciale pour jeunes chevaux sera riche en vitamines et minéraux, matières grasses et fibres digestes. Le système digestif étant presque totalement développé, les aliments peuvent être plus gros et la digestibilité devient de moins en moins prépondérante avec l’âge.

Races et types d’alimentation 

Les différentes races impliquent différentes vitesses et étapes de croissance. Mieux vaut donc faire la distinction entre les chevaux de selle et les chevaux de trait. Les différences en matière d’apport énergétique sont particulièrement marquées aux alentours de quatre ans. Dans tous les cas, il faut toujours s’adapter à son cheval, à ses besoins individuels et à son niveau d’entrainement. Les chevaux de trait ont globalement des besoins énergétiques moins élevés que les chevaux de selle.

À quoi faut-il faire attention ?

De poulain
à adulte :  

Besoins alimentaires : 

En ce qui concerne l’apport énergétique, le jeune cheval doit recevoir quasiment les mêmes apports que le poulain. Le taux de protéines doit être réduit à 770 grammes par jour. En effet, à cet âge, le cheval ne doit pas recevoir trop de protéines au risque de surcharger son système : les protéines excédentaires sont éliminées du corps via les reins et, ce processus étant très énergivore, le reste de l’organisme du jeune cheval se voit privé de cette énergie pour fonctionner normalement.

Si le cheval reçoit trop de protéines, sous forme de compléments ou via de la luzerne par exemple, il vaut mieux les lui retirer, tout simplement. Une analyse de fourrage est très utile. Souvenez-vous : le cheval doit manger ce dont il a besoin, pas plus. 

Pendant cette période, le jeune cheval passe de la nourriture pour poulains à une alimentation pour adultes. Il a toujours besoin de matières grasses et de fibres digestes ainsi que d’un bon foin ou d’un bon ensilage avec un apport en protéines contrôlé. Les jeunes chevaux peuvent manger du sucre, qui se trouve naturellement dans le foin, l’ensilage et l’herbe. Par ailleurs, les aliments complémentaires doivent être principalement composés de protéines, matières grasses et fibres de qualité. De nombreux producteurs d’aliments basent leurs produits sur les céréales et le sucre, et proposent ainsi de la nourriture dont la teneur en sucre est trop élevée. Cherchez dès lors des aliments pauvres en sucre et en amidon, mais riches en fibres, bonnes protéines, acides gras, vitamines et minéraux. 

Si vous avez trouvé du foin ou de l’ensilage de bonne qualité, votre jeune cheval n’aura besoin que de vitamines et de minéraux en complément. L’alimentation est la même que pour un poulain d’un an, mais il faut adapter les quantités à son âge. Il pourra manger des aliments plus gros, donc la digestibilité n’est plus un facteur prépondérant. Ici, des différences pourront apparaitre en fonction de la race, car toutes n’ont pas les mêmes besoins.

Développement : 

Si le cheval a grandi dans des conditions optimales, il a déjà appris à jouer avec d’autres jeunes et à interagir avec des adultes. Il connait les règles du troupeau. Il comprend comment les chevaux agissent et interagissent. À cet âge, le jeune cheval devient plus attentif à ces aspects et prend confiance en lui. Il peut être utile de le mettre en paddock avec des chevaux de son âge, mais aussi avec des congénères plus âgés pour que la hiérarchie naturelle s’établisse. Cela constituera une bonne avance sur son entrainement et sa manipulation à l’avenir.

Maladies : 

Au cours de ses deux premiers hivers, le poulain est exposé à ses premiers rhumes. Il est entre autres exposé à des petites formes d’herpès, et de petits écoulements nasaux peuvent apparaitre. Faites aussi attention aux gourmes, qui peuvent rendre les jeunes chevaux très malades mais qui peuvent être évitées grâce à une bonne prévention des infections et à une bonne hygiène. 

Le poulain nait sans système immunitaire actif. Ce système se réveille après la naissance et se développe donc avec le temps. Le colostrum, riche en anticorps, est ingéré avec le premier lait et aide le poulain à combattre les infections. Dès lors, des écoulements nasaux apparaissent souvent lorsque le cheval fabrique ses anticorps – il est donc important de surveiller l’apport en vitamines et minéraux pour assurer le bon développement des différents composants de base. En principe, il n’y a pas de raison de paniquer en cas d’écoulement nasal léger, mais contactez votre vétérinaire si le cheval est fiévreux et s’affaiblit. 

À surveiller :

• Bonne croissance et aplombs corrects 

• Détection des parasites via coprologie. Le poulain est susceptible d’attraper des coliques dues aux vers. Nous vous recommandons ainsi d’être proactifs et d’établir une stratégie avec votre vétérinaire. Si ce dernier connait déjà l’endroit et qu’il a de l’expérience avec les parasites, c’est encore mieux.

• Robe et mobilité 

• À ce stade, il est normal de voir ou de sentir les côtes, mais elles ne doivent pas être saillantes. Le poulain doit avoir l’arrière-main bien ronde, et il peut se trouver à 4 ou 5 sur l’échelle d’évaluation de l’état de chair (sur une échelle de 1 à 9). Il ne s’agit pas ici de prendre de l’avance, mais bien de tenir le rythme. Le jeune doit recevoir ce dont il a besoin, mais l’apport en nourriture doit être adapté si nécessaire. 

À cet âge, privilégiez les mouvements naturels, l’air frais, et le jeu avec des copains en prairie, si possible en terrain vallonné, mais aussi les interactions avec une jument plus âgée ou avec un hongre. Rendez le processus de sevrage aussi naturel que possible pour que ce soit une expérience plaisante et progressive.

Alimentation :

Fibres et matières grasses digestes, si possible des huiles riches en oméga-3, qui peuvent également contribuer au calme et donc rendre le poulain plus facile à manipuler, tout en contribuant au bon fonctionnement du tube digestif. Ainsi, le jeune apprendra mieux, même à long terme. Cela s’applique aussi si vous donnez de la nourriture spéciale pour poulains plus tôt. 

Les trois concepts clé : nourriture spéciale pour poulains – matières grasses – fibres digestes 

16 mois à 2,5 ans: L’ado en pleine croissance

Le poulain commence à ressembler à un cheval adulte, même s’il a l’allure d’un ado débraillé. Il continue de grandir mais, au fur et à mesure que son deuxième été approche, ses membres terminent de se développer. À ce stade, les lignes de croissances présentes dans les articulations du coude et du genou des postérieurs se referment.

En matière d’alimentation, il faut à présent faire en sorte que le cheval maintienne son poids (4-5 sur l’échelle de Don Henneke), sans en prendre trop pour autant.

Entre un an et demi et deux ans, le tissu osseux doit pouvoir se développer – le poulain devient plus grand et plus long. Le tissu musculaire, quant à lui, se développe également pour suivre la croissance des os. À partir de ses deux ans, l’énergie que reçoit le cheval contribue principalement à la croissance et à la fortification des muscles. Les os, muscles et tendons se consolident et se développement grâce à l’exercice physique et au jeu. 

Lorsqu’il atteint les deux ans et demi, ce sont les muscles qui se développent principalement, plus que les tendons et les os. En résumé : les os pendant les deux premières années, puis les muscles ensuite.

Il est important de souligner que, même si le jeune a l’air un peu débraillé, il ne doit pas devenir trop gros. S’il reste à 5 ou 6 sur l’échelle de Don Henneke pendant trop longtemps, il faut absolument agir. Dans l’idéal, le poulain devrait se trouver juste en dessous de 5. Au-delà, les tissus adipeux vont s’accumuler, ce qui entrainera un surpoids du cheval et mettra les os en situation de surcharge, ce qui ralentira la croissance osseuse ou mènera à des déformations. Le cheval a besoin de nutriments, protéines, minéraux et vitamines adaptés à son âge, et l’apport énergétique doit être adapté à son poids

Par Cæcilie Kallehave Jensen // Photos: Vielbauch - Thorsten Schneider & Kamila Tworkowska

Quand on regarde un poulain nouveau-né, on a du mal à s’imaginer qu’il deviendra un jour un cheval fort que l’on pourra monter. De nombreux éléments sont à prendre en compte, mais savez-vous ce qu’il se passe réellement dans le corps du cheval pendant ses quatre premières années de vie ? 

Au printemps et en été, les prairies se remplissent de poulains. Des petits qui grandiront et, si tout se passe bien, auront une vie remplie de séances sous la selle, de travail à pied, d’attelage ou bien d’autres encore. Peu importe ce à quoi vous le destinez, il est de votre responsabilité en tant que propriétaire de vous assurer que votre cheval soit nourri correctement, depuis le tout début, pour lui offrir une vie longue et saine.

0 à 8 mois: Mouvement et aplombs 

Le poulain passe son premier été aux côtés de sa mère. Il grandit énormément durant cette période, mais ce n’est pas à vous de vous préoccuper de sa nutrition puisqu’il se nourrit de lait maternel.

Vous devez dès lors faire attention à la santé du petit dans son ensemble : 

• Est-il épanoui ?

• Sa robe est-elle luisante ? 

• Est-il dynamique et mobile ? 

Martha Voss

Martha Voss ist Pferdeagrarwissenschaftlerin und hat ihr Studium an der Landwirtschaftlichen Hochschule in Kopenhagen abgeschlossen. Sie beschäftigt sich mit Pferden, seit sie vier Jahre alt ist. Sie leitet das unabhängige Beratungs- und Schulungsunternehmen NENUC mit Kursen, Beratungsbesuchen und der Entwicklung von Lernspielen usw. Martha hat über 30 Jahre Erfahrung in der Lehre und Forschung im Bereich Pferdehaltung und -ernährung. 

En outre, faites-le examiner par votre maréchal-ferrant. L’un des éléments à surveiller est l’apparition potentielle d’un pied-bot. Ce phénomène se produit lorsque le poulain grandit trop vite et que ses os poussent plus vite que ses tendons. Vous devez donc surveiller les troubles de croissance, en particulier au niveau des aplombs. Le maréchal saura quoi regarder : position des jarrets, foulées et aplombs de manière générale. Votre vétérinaire pourra aussi être de bon conseil : le système immunitaire du petit n’étant pas encore complètement efficace, il peut être intéressant de le faire vacciner et vermifuger.  

Vous devez vous assurer que votre poulain passe du temps avec ses congénères, et pas seulement avec sa mère. Dans un premier temps, la mère sera principalement en mesure de nourrir son petit, mais elle n’aura pas forcément l’énergie pour l’encourager à se bouger et à faire de l’exercice, surtout si elle est relativement âgée. Il est difficile de déterminer l’âge exact auquel le poulain doit se mêler à d’autres jeunes, mais, en général, une fois que la jument et son petit ont établi leur relation au cours des premières semaines de vie, le poulain est prêt à passer du temps avec des copains.

En plus du bien-être et de la nutrition du poulain, vous devez aussi porter attention à l’alimentation de la jument et éviter les carences en vitamines et minéraux. Ainsi, elle sera en mesure de produire le lait dont son poulain aura besoin pour bien grandir. Pour faciliter la transition vers de la nourriture solide, la nourriture spéciale pour poulains peut s’avérer utile.

Dès le tout début, faites suivre votre poulain par un maréchal-ferrant, un vétérinaire et, pourquoi pas, un nutritionniste. Le spécialiste le plus important à ce stade est le maréchal, car les tendons du poulain sont très sollicités pendant ses premiers mois de vie, quand il grandit très vite.

Surveillez :

• Les jarrets / surcharge des tendons 

• Le bien-être global et les parasites

8 à 16 mois : Beaucoup de protéines et nourriture énergétique riche en fibres digestes et matières grasses 

Pendant son premier hiver, le poulain aura absolument besoin de consommer des aliments en plus du lait maternel. À cette période, sa croissance se poursuit, évidemment. Si l’on prend, par exemple, un cheval de selle qui pèsera 500 kg à l’âge adulte, le poulain, qui pèse alors la moitié de son poids final, doit à ce stade ingérer 845 grammes de protéines brutes par jour (alors qu’un cheval adulte nécessite 630 grammes de ces protéines).

En outre, l’efficacité et le nombre de cellules composant le système digestif du poulain sont toujours en pleine évolution. Les cellules des parois intestinales doivent s’entrainer à absorber des nutriments, et la flore bactérienne doit se développer pour pouvoir bien digérer la nourriture solide. Chez le poulain, tout grandit pendant cette période – il doit donc avoir des aliments digestes.

Exemples d’aliments digestes :

• Du foin et de l’ensilage de haute qualité, donc riches en protéines et à haute valeur nutritionnelle. Il se peut qu’ils contiennent du sucre mais ils sont surtout riches en fibres très digestes.

• L’apport en vitamines et minéraux doit être ajusté à la quantité de fourrage requis pour répondre aux besoins du poulain.

• La nourriture solide doit être choisie en fonction de sa digestibilité et de sa qualité nutritive. Elle doit être riche en protéines et en énergie.

• La nourriture doit répondre aux besoins du poulain et permettre une évolution stable qui ne rend pas sa croissance trop rapide ou trop lente. Il peut être intéressant d’effectuer une évaluation de l’état de chair selon le modèle de Don Henneke (le score doit être de 6 ou plus sur une échelle de 9).

Durant cette période, c’est surtout le squelette du poulain qui grandit. Pas besoin donc d’essayer de développer ses muscles. Il s’en chargera tout seul en jouant avec ses congénères au pré, ce qui renforce par ailleurs ses os également. Ce sont les membres qui grandissent le plus à ce stade : les métacarpes, sabots et jarrets. Les os et les articulations doivent se développer, et cela demande beaucoup d’énergie.

Entrainement 

Comme évoqué plus tôt, l’exercice physique et le jeu avec d’autres chevaux sont cruciaux pour le cheval, et ce depuis son plus jeune âge. Pour ce qui est de la monte, le travail dépendra d’utilisation future de votre équidé et de votre capacité à le débourrer vous-même ou non. Il est souvent plus simple d’envoyer le cheval au débourrage à l’extérieur si ce dernier est manipulé mais pas encore habitué à la selle, au bridon et à la longe. 

À cet âge, le jeune a soif d’apprendre, ce qui signifie aussi que, s’il apprend un comportement non désiré, il sera d’autant plus difficile de l’en défaire. Cela étant dit, vous pouvez le promener en main et jouer avec lui à pied, mais il est très important de reconnaitre vos limites en matière de formation du cheval et de demander de l’aide si nécessaire.

Pour son bien-être mental, il est généralement utile de faire une pause une fois le débourrage réalisé -  ses muscles continueront de se développer en jouant avec ses congénères en prairie.

2,5 à 3,5 ans: Exercice volontaire au pré

Même si le jeune cheval se comporte presque comme un adulte en matière d’alimentation, son corps continue de se développer. Certaines structures fusionnent, comme celle de l’articulation de l’épaule. Le cheval peut encore prendre quelques centimètres, ses os se développent toujours un petit peu, mais pas autant qu’avant. En revanche, le développement musculaire est à son maximum : les muscles deviennent plus longs et plus épais.

Le jeune cheval a les mêmes besoins énergétiques que quand il avait deux ans, mais il a à présent besoin de moins de protéines : environ 650 grammes par jour suffisent. La croissance musculaire demande moins de protéines, mais elle exige des protéines de qualité. En général, pour les poulains et les jeunes chevaux, il vaut mieux se concentrer sur les acides aminés essentiels tels que la méthionine. De la nourriture spéciale pour jeunes chevaux sera riche en vitamines et minéraux, matières grasses et fibres digestes. Le système digestif étant presque totalement développé, les aliments peuvent être plus gros et la digestibilité devient de moins en moins prépondérante avec l’âge.

Races et types d’alimentation 

Les différentes races impliquent différentes vitesses et étapes de croissance. Mieux vaut donc faire la distinction entre les chevaux de selle et les chevaux de trait. Les différences en matière d’apport énergétique sont particulièrement marquées aux alentours de quatre ans. Dans tous les cas, il faut toujours s’adapter à son cheval, à ses besoins individuels et à son niveau d’entrainement. Les chevaux de trait ont globalement des besoins énergétiques moins élevés que les chevaux de selle.

Besoins alimentaires : 

En ce qui concerne l’apport énergétique, le jeune cheval doit recevoir quasiment les mêmes apports que le poulain. Le taux de protéines doit être réduit à 770 grammes par jour. En effet, à cet âge, le cheval ne doit pas recevoir trop de protéines au risque de surcharger son système : les protéines excédentaires sont éliminées du corps via les reins et, ce processus étant très énergivore, le reste de l’organisme du jeune cheval se voit privé de cette énergie pour fonctionner normalement.

Si le cheval reçoit trop de protéines, sous forme de compléments ou via de la luzerne par exemple, il vaut mieux les lui retirer, tout simplement. Une analyse de fourrage est très utile. Souvenez-vous : le cheval doit manger ce dont il a besoin, pas plus. 

Pendant cette période, le jeune cheval passe de la nourriture pour poulains à une alimentation pour adultes. Il a toujours besoin de matières grasses et de fibres digestes ainsi que d’un bon foin ou d’un bon ensilage avec un apport en protéines contrôlé. Les jeunes chevaux peuvent manger du sucre, qui se trouve naturellement dans le foin, l’ensilage et l’herbe. Par ailleurs, les aliments complémentaires doivent être principalement composés de protéines, matières grasses et fibres de qualité. De nombreux producteurs d’aliments basent leurs produits sur les céréales et le sucre, et proposent ainsi de la nourriture dont la teneur en sucre est trop élevée. Cherchez dès lors des aliments pauvres en sucre et en amidon, mais riches en fibres, bonnes protéines, acides gras, vitamines et minéraux. 

Si vous avez trouvé du foin ou de l’ensilage de bonne qualité, votre jeune cheval n’aura besoin que de vitamines et de minéraux en complément. L’alimentation est la même que pour un poulain d’un an, mais il faut adapter les quantités à son âge. Il pourra manger des aliments plus gros, donc la digestibilité n’est plus un facteur prépondérant. Ici, des différences pourront apparaitre en fonction de la race, car toutes n’ont pas les mêmes besoins.

Développement : 

Si le cheval a grandi dans des conditions optimales, il a déjà appris à jouer avec d’autres jeunes et à interagir avec des adultes. Il connait les règles du troupeau. Il comprend comment les chevaux agissent et interagissent. À cet âge, le jeune cheval devient plus attentif à ces aspects et prend confiance en lui. Il peut être utile de le mettre en paddock avec des chevaux de son âge, mais aussi avec des congénères plus âgés pour que la hiérarchie naturelle s’établisse. Cela constituera une bonne avance sur son entrainement et sa manipulation à l’avenir.

Maladies : 

Au cours de ses deux premiers hivers, le poulain est exposé à ses premiers rhumes. Il est entre autres exposé à des petites formes d’herpès, et de petits écoulements nasaux peuvent apparaitre. Faites aussi attention aux gourmes, qui peuvent rendre les jeunes chevaux très malades mais qui peuvent être évitées grâce à une bonne prévention des infections et à une bonne hygiène. 

Le poulain nait sans système immunitaire actif. Ce système se réveille après la naissance et se développe donc avec le temps. Le colostrum, riche en anticorps, est ingéré avec le premier lait et aide le poulain à combattre les infections. Dès lors, des écoulements nasaux apparaissent souvent lorsque le cheval fabrique ses anticorps – il est donc important de surveiller l’apport en vitamines et minéraux pour assurer le bon développement des différents composants de base. En principe, il n’y a pas de raison de paniquer en cas d’écoulement nasal léger, mais contactez votre vétérinaire si le cheval est fiévreux et s’affaiblit. 

À surveiller :

• Bonne croissance et aplombs corrects 

• Détection des parasites via coprologie. Le poulain est susceptible d’attraper des coliques dues aux vers. Nous vous recommandons ainsi d’être proactifs et d’établir une stratégie avec votre vétérinaire. Si ce dernier connait déjà l’endroit et qu’il a de l’expérience avec les parasites, c’est encore mieux.

• Robe et mobilité 

• À ce stade, il est normal de voir ou de sentir les côtes, mais elles ne doivent pas être saillantes. Le poulain doit avoir l’arrière-main bien ronde, et il peut se trouver à 4 ou 5 sur l’échelle d’évaluation de l’état de chair (sur une échelle de 1 à 9). Il ne s’agit pas ici de prendre de l’avance, mais bien de tenir le rythme. Le jeune doit recevoir ce dont il a besoin, mais l’apport en nourriture doit être adapté si nécessaire. 

À cet âge, privilégiez les mouvements naturels, l’air frais, et le jeu avec des copains en prairie, si possible en terrain vallonné, mais aussi les interactions avec une jument plus âgée ou avec un hongre. Rendez le processus de sevrage aussi naturel que possible pour que ce soit une expérience plaisante et progressive.

Alimentation :

Fibres et matières grasses digestes, si possible des huiles riches en oméga-3, qui peuvent également contribuer au calme et donc rendre le poulain plus facile à manipuler, tout en contribuant au bon fonctionnement du tube digestif. Ainsi, le jeune apprendra mieux, même à long terme. Cela s’applique aussi si vous donnez de la nourriture spéciale pour poulains plus tôt. 

Les trois concepts clé : nourriture spéciale pour poulains – matières grasses – fibres digestes 

16 mois à 2,5 ans: L’ado en pleine croissance

Le poulain commence à ressembler à un cheval adulte, même s’il a l’allure d’un ado débraillé. Il continue de grandir mais, au fur et à mesure que son deuxième été approche, ses membres terminent de se développer. À ce stade, les lignes de croissances présentes dans les articulations du coude et du genou des postérieurs se referment.

En matière d’alimentation, il faut à présent faire en sorte que le cheval maintienne son poids (4-5 sur l’échelle de Don Henneke), sans en prendre trop pour autant.

Entre un an et demi et deux ans, le tissu osseux doit pouvoir se développer – le poulain devient plus grand et plus long. Le tissu musculaire, quant à lui, se développe également pour suivre la croissance des os. À partir de ses deux ans, l’énergie que reçoit le cheval contribue principalement à la croissance et à la fortification des muscles. Les os, muscles et tendons se consolident et se développement grâce à l’exercice physique et au jeu. 

Lorsqu’il atteint les deux ans et demi, ce sont les muscles qui se développent principalement, plus que les tendons et les os. En résumé : les os pendant les deux premières années, puis les muscles ensuite.

Il est important de souligner que, même si le jeune a l’air un peu débraillé, il ne doit pas devenir trop gros. S’il reste à 5 ou 6 sur l’échelle de Don Henneke pendant trop longtemps, il faut absolument agir. Dans l’idéal, le poulain devrait se trouver juste en dessous de 5. Au-delà, les tissus adipeux vont s’accumuler, ce qui entrainera un surpoids du cheval et mettra les os en situation de surcharge, ce qui ralentira la croissance osseuse ou mènera à des déformations. Le cheval a besoin de nutriments, protéines, minéraux et vitamines adaptés à son âge, et l’apport énergétique doit être adapté à son poids

En outre, faites-le examiner par votre maréchal-ferrant. L’un des éléments à surveiller est l’apparition potentielle d’un pied-bot. Ce phénomène se produit lorsque le poulain grandit trop vite et que ses os poussent plus vite que ses tendons. Vous devez donc surveiller les troubles de croissance, en particulier au niveau des aplombs. Le maréchal saura quoi regarder : position des jarrets, foulées et aplombs de manière générale. Votre vétérinaire pourra aussi être de bon conseil : le système immunitaire du petit n’étant pas encore complètement efficace, il peut être intéressant de le faire vacciner et vermifuger.  

Vous devez vous assurer que votre poulain passe du temps avec ses congénères, et pas seulement avec sa mère. Dans un premier temps, la mère sera principalement en mesure de nourrir son petit, mais elle n’aura pas forcément l’énergie pour l’encourager à se bouger et à faire de l’exercice, surtout si elle est relativement âgée. Il est difficile de déterminer l’âge exact auquel le poulain doit se mêler à d’autres jeunes, mais, en général, une fois que la jument et son petit ont établi leur relation au cours des premières semaines de vie, le poulain est prêt à passer du temps avec des copains.

En plus du bien-être et de la nutrition du poulain, vous devez aussi porter attention à l’alimentation de la jument et éviter les carences en vitamines et minéraux. Ainsi, elle sera en mesure de produire le lait dont son poulain aura besoin pour bien grandir. Pour faciliter la transition vers de la nourriture solide, la nourriture spéciale pour poulains peut s’avérer utile.

Dès le tout début, faites suivre votre poulain par un maréchal-ferrant, un vétérinaire et, pourquoi pas, un nutritionniste. Le spécialiste le plus important à ce stade est le maréchal, car les tendons du poulain sont très sollicités pendant ses premiers mois de vie, quand il grandit très vite.

Surveillez :

• Les jarrets / surcharge des tendons 

• Le bien-être global et les parasites

8 à 16 mois : Beaucoup de protéines et nourriture énergétique riche en fibres digestes et matières grasses 

Pendant son premier hiver, le poulain aura absolument besoin de consommer des aliments en plus du lait maternel. À cette période, sa croissance se poursuit, évidemment. Si l’on prend, par exemple, un cheval de selle qui pèsera 500 kg à l’âge adulte, le poulain, qui pèse alors la moitié de son poids final, doit à ce stade ingérer 845 grammes de protéines brutes par jour (alors qu’un cheval adulte nécessite 630 grammes de ces protéines).

En outre, l’efficacité et le nombre de cellules composant le système digestif du poulain sont toujours en pleine évolution. Les cellules des parois intestinales doivent s’entrainer à absorber des nutriments, et la flore bactérienne doit se développer pour pouvoir bien digérer la nourriture solide. Chez le poulain, tout grandit pendant cette période – il doit donc avoir des aliments digestes.

Exemples d’aliments digestes :

• Du foin et de l’ensilage de haute qualité, donc riches en protéines et à haute valeur nutritionnelle. Il se peut qu’ils contiennent du sucre mais ils sont surtout riches en fibres très digestes.

• L’apport en vitamines et minéraux doit être ajusté à la quantité de fourrage requis pour répondre aux besoins du poulain.

• La nourriture solide doit être choisie en fonction de sa digestibilité et de sa qualité nutritive. Elle doit être riche en protéines et en énergie.

• La nourriture doit répondre aux besoins du poulain et permettre une évolution stable qui ne rend pas sa croissance trop rapide ou trop lente. Il peut être intéressant d’effectuer une évaluation de l’état de chair selon le modèle de Don Henneke (le score doit être de 6 ou plus sur une échelle de 9).

Durant cette période, c’est surtout le squelette du poulain qui grandit. Pas besoin donc d’essayer de développer ses muscles. Il s’en chargera tout seul en jouant avec ses congénères au pré, ce qui renforce par ailleurs ses os également. Ce sont les membres qui grandissent le plus à ce stade : les métacarpes, sabots et jarrets. Les os et les articulations doivent se développer, et cela demande beaucoup d’énergie.

Martha Voss

Martha Voss ist Pferdeagrarwissenschaftlerin und hat ihr Studium an der Landwirtschaftlichen Hochschule in Kopenhagen abgeschlossen. Sie beschäftigt sich mit Pferden, seit sie vier Jahre alt ist. Sie leitet das unabhängige Beratungs- und Schulungsunternehmen NENUC mit Kursen, Beratungsbesuchen und der Entwicklung von Lernspielen usw. Martha hat über 30 Jahre Erfahrung in der Lehre und Forschung im Bereich Pferdehaltung und -ernährung. 

Au printemps et en été, les prairies se remplissent de poulains. Des petits qui grandiront et, si tout se passe bien, auront une vie remplie de séances sous la selle, de travail à pied, d’attelage ou bien d’autres encore. Peu importe ce à quoi vous le destinez, il est de votre responsabilité en tant que propriétaire de vous assurer que votre cheval soit nourri correctement, depuis le tout début, pour lui offrir une vie longue et saine.

0 à 8 mois: Mouvement et aplombs 

Le poulain passe son premier été aux côtés de sa mère. Il grandit énormément durant cette période, mais ce n’est pas à vous de vous préoccuper de sa nutrition puisqu’il se nourrit de lait maternel.

Vous devez dès lors faire attention à la santé du petit dans son ensemble : 

• Est-il épanoui ?

• Sa robe est-elle luisante ? 

• Est-il dynamique et mobile ? 

Par Cæcilie Kallehave Jensen // Photos: Vielbauch - Thorsten Schneider & Kamila Tworkowska

Quand on regarde un poulain nouveau-né, on a du mal à s’imaginer qu’il deviendra un jour un cheval fort que l’on pourra monter. De nombreux éléments sont à prendre en compte, mais savez-vous ce qu’il se passe réellement dans le corps du cheval pendant ses quatre premières années de vie ? 

À quoi faut-il faire attention ?

De poulain
à adulte :  

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